Comment Arrêter en Douceur les Antidépresseurs ? (Guide)
Tout ce qu’il faut savoir sur la durée des symptômes de sevrage et les stratégies pour mieux vivre cette période.
Elise Hamon
“J’ai un appartement, un travail, des ami·es… J’ai tout pour aller bien, mais je me sens vide à l’intérieur, et je m’en veux.”
S’il est normal de ressentir cela parfois, il est important de veiller à ce que ce “vide intérieur” ne s’installe pas durablement. Sans quoi, il pourrait impacter de plus en plus négativement notre vie quotidienne.
Heureusement, il existe des solutions concrètes.
Alors aujourd’hui, je vous propose de répondre à toutes les questions suivantes :
C’est parti.
Complétez ce court test pour savoir où vous en êtes.
Le questionnaire PHQ9 est utilisé pour le dépistage et la mesure de la gravité de la dépression chez les adolescent·es et les adultes.
Le sentiment de vide n’arrive jamais par hasard, même s’il peut sembler inexplicable au premier abord. De nombreux facteurs, parfois subtils ou inconscients, peuvent contribuer à son développement.
Notre cerveau a besoin de repos pour fonctionner correctement. Quand on accumule le manque de sommeil ou qu’on pousse notre corps trop loin, il nous envoie des signaux.
Cette fatigue physique affecte directement notre moral et peut créer ce sentiment de vide.
Dans le cas du burnout par exemple, on se sent plus « vidé » que « vide » – une nuance importante car elle suggère qu’il y avait quelque chose avant qui s’est épuisé.
Le stress fait partie de la vie, mais quand il dure trop longtemps, il épuise nos ressources mentales. Que ce soit à cause du travail, de problèmes d’argent ou de tensions dans nos relations, ce stress permanent peut nous laisser avec cette sensation de « fonctionner en pilote automatique ».
Notre vie peut être bouleversée par différents événements, aussi bien positifs que négatifs, qui créent un vide temporaire, le temps que nous nous adaptions :
Sans objectifs qui nous motivent ou sans nouvelles expériences, on peut avoir l’impression que les jours se ressemblent tous et que l’on tourne en rond. Ce manque de stimulation peut progressivement créer une sensation de vide.
Les humains sont faits pour les connexions sociales. Quand on manque de vraies relations ou qu’on passe trop de temps seul, ce manque peut se transformer en sentiment de vide.
Cette sensation se manifeste comme une absence, un manque difficile à définir et à combler :
Le vide intérieur n’est pas simplement un sentiment passager, mais une expérience émotionnelle complexe qui peut profondément affecter notre bien-être physiquement et émotionnellement :
Quand on traverse un sentiment de vide, une question importante se pose :
Est-ce une période difficile ou un problème plus profond ?
La déprime passagère, ou le “coup de blues”, se manifeste par une humeur fluctuante, une motivation basse et une fatigue qui s’installe, mais le tout ne dure pas plus de 2 semaines consécutives.
Et même dans ces moments peu agréables, on garde notre capacité à ressentir du plaisir par moments, à maintenir nos relations et à accomplir l’essentiel de nos tâches quotidiennes.
Un coup de déprime arrive à tout le monde, cela fait partie de la vie !
Lorsqu’on souffre de dépression, on peut ressentir un sentiment de vide profond et persistant pendant plus de deux semaines. Ce vide peut être synonyme d’asthénie : comme si l’on ne ressentait plus les émotions positives, ni négatives. On remarque aussi plusieurs symptômes comme :
À la différence d’autres troubles, les symptômes du burn-out sont d’abord liés au contexte professionnel, même s’ils finissent souvent par affecter la vie personnelle.
Quand on traverse un burn-out, on ressent généralement un fort sentiment de déshumanisation, visible non seulement dans son environnement de travail, mais aussi à la maison.
Les troubles anxieux se caractérisent par des inquiétudes excessives qui peuvent envahir notre quotidien et créer un sentiment de vide intérieur.
Lorsque l’anxiété devient trop intense, notre esprit peut réagir en se « déconnectant » temporairement, créant une sensation de vide qui agit comme un bouclier protecteur face aux angoisses : on appelle cela une dissociation. Mais ce mécanisme a un prix : on en ressort vidé, comme si on avait couru un marathon.
Vous pouvez évaluer votre niveau d’anxiété grâce au questionnaire GAD-7, un outil d’évaluation clinique utilisé pour mesurer l’intensité des symptômes anxieux.
En cas de scores élevés ou de symptômes persistants, il est recommandé de consulter un professionnel de santé mentale.
Ce sentiment de vide peut affecter notre vie quotidienne, sur plusieurs aspects :
L’épuisement qui accompagne le sentiment de vide peut ne pas disparaître avec le repos. Notre batterie interne est constamment vidée et ne se recharge jamais complètement.
C’est la différence entre une fatigue (physiologique) et une asthénie (fatigue anormale qui ne cède pas au repos).
Cette fatigue affecte notre concentration, notre productivité et notre capacité à gérer le stress quotidien.
Les projets qui nous passionnaient autrefois perdent leur attrait, les objectifs semblent moins importants. On a moins envie de sortir, de voir les autres, de travailler…
La communication peut devenir plus difficile, car maintenir des liens sociaux nous demande trop d’énergie.
De plus, l’incapacité à décrire ce que nous ressentons et l’absence de motivation peuvent éroder notre intimité émotionnelle ainsi que nos relations.
Face à ce vide, certaines personnes développent des mécanismes de compensation qui peuvent devenir problématiques :
Face au sentiment de vide, plusieurs approches concrètes peuvent nous aider à retrouver progressivement notre équilibre. Il est important de les mettre en place graduellement, en respectant notre rythme et nos capacités du moment.
La première étape consiste souvent à identifier ce qui pèse trop lourd dans notre quotidien afin de déterminer ce qui peut être allégé ou délégué.
Notez tout ce qui remplit vos journées pendant une semaine, et identifiez trois types d’activités :
L’objectif n’est pas de tout bouleverser d’un coup, mais de créer progressivement plus d’espace dans votre quotidien.
Nos actions ont le pouvoir de transformer nos pensées et nos émotions en influençant directement la structure de notre cerveau.
Remettez-vous en mouvement en douceur et réalisant des activités qui vous apporteront un sentiment de plaisir et d’accomplissement, et ce, même si vous n’en avez pas envie (pour l’instant).
Vous pouvez vous poser la question : « Qu’est-ce qui vous faisait du bien et que vous n’avez pas fait depuis longtemps? «
En pratiquant régulièrement des activités positives, nous renforçons des circuits neuronaux favorisant des émotions et comportements plus positifs.
La mise en place de frontières claires dans notre vie quotidienne est essentielle pour retrouver un rythme plus naturel et plus respectueux de nos besoins :
Accordez-vous des moments pour prendre soin de votre corps (bains, soins, massages…) et de votre esprit (exercices de respiration profonde, lecture…).
Ces moments nous permettent de nous reconnecter à nous-mêmes et de recharger nos batteries émotionnelles.
En observant ce qu’on ressent, nous pouvons mieux comprendre les schémas qui maintiennent ce vide :
Commencer à noter cela peut nous permettre de progressivement développer une relation plus équilibrée avec nos ressentis.
La connexion aux autres joue un rôle essentiel dans notre bien-être. Même si l’envie de s’isoler peut être forte, il est important de maintenir des liens significatifs avec notre entourage.
Cela peut commencer par de petits pas : un appel à un ami proche, une conversation sincère avec un membre de la famille, ou la participation à des activités de groupe qui nous plaisent. Chaque petit pas compte !
L’introduction d’activités apaisantes dans notre quotidien peut créer des points d’ancrage bénéfiques. Les exercices de respiration profonde, la méditation, le yoga, ou toute autre pratique qui nous aide à nous centrer et à nous apaiser peuvent devenir des rituels précieux.
L’important est de trouver ce qui nous correspond et de l’intégrer progressivement à notre routine quotidienne.
Face à un sentiment de vide persistant, il est important de se tourner vers un·e professionnel·le de santé afin d’obtenir un diagnostic précis.
Ce diagnostic nous permettra d’identifier les facteurs déclencheurs spécifiques à notre situation et de recevoir un traitement véritablement adapté à nos besoins.
Certains symptômes doivent nous inciter à chercher immédiatement de l’aide professionnelle, comme :
Si vous en ressentez le besoin ou si vous vous sentez en danger, contactez les numéros suivants :
L’important est de ne jamais minimiser nos ressentis et d’oser faire le pas vers l’aide dont nous avons besoin, au moment où nous en ressentons la nécessité.
Différentes approches sont possibles :
Le premier rendez-vous permet d’évaluer si nous nous sentons en confiance avec le praticien. Il est possible de rencontrer plusieurs professionnels pour trouver celui qui nous correspond le mieux, car la qualité de la relation thérapeutique est essentielle pour le succès du traitement.
🎯 Le sentiment de vide intérieur est un signal qu’il ne faut pas ignorer, pouvant être causé par l’épuisement physique, le stress chronique, les changements de vie ou l’isolement
🔄 Cette sensation peut impacter significativement le quotidien à travers la fatigue, la perte de motivation et les difficultés relationnelles
⚕️ Il est crucial de différencier un simple « coup de blues » d’une possible dépression, burn-out ou trouble anxieux qui nécessitent une prise en charge professionnelle
💪 Des solutions concrètes existent : allègement de la charge mentale, établissement de limites saines, reconnexion sociale et pratiques apaisantes
🏥 La consultation d’un professionnel est recommandée si les symptômes persistent ou s’aggravent, avec différentes options thérapeutiques disponibles (psychothérapie, psychiatrie)
Médecin psychiatre, spécialiste des Thérapies Cognitives et Comportementales et rattaché au Service de Santé des Armées (Grand Est).
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