
Pensées Automatiques : Comprendre, Identifier et Mieux les Gérer
Un guide simple pour définir, identifier et se débarrasser des pensées automatiques négatives dysfonctionnelles.
Quand on est déprimé·e, on peut avoir l’impression que nos journées sont vides de sens. Que ce qu’on fait ne compte pas. Que rien ne changera jamais. Ce sentiment d’inutilité est pourtant un symptôme typique de la dépression.
Face à cette spirale négative, il existe une méthode thérapeutique efficace et validée scientifiquement : l’activation comportementale.
Elle aide à reprendre doucement le contrôle, en s’appuyant sur des actions concrètes qui réactivent peu à peu le plaisir, la motivation et l’estime de soi.
Dans cet article, on vous propose de découvrir :
Découvrez comment mieux gérer vos émotions et retrouver confiance en vous avec des séances et des exercices pratiques créés par des psychiatres.
🎯 L’activation comportementale est une technique de TCC qui utilise nos actions pour transformer nos pensées et émotions, s’appuyant sur la neuroplasticité du cerveau. Elle crée un cercle vertueux : face à une émotion négative, on choisit une activité positive qui génère du bien-être et motive à continuer.
🧠 Nos actions influencent nos pensées et nos émotions. Bouger, même un peu, aide à casser le cercle vicieux de la dépression.
📌 L’activation comportementale est une approche issue des TCC de troisième vague, pensée pour accompagner les troubles de l’humeur. Elle vise à nous reconnecter à des activités positives, afin de briser les cercles vicieux de l’évitement et soutenir l’amélioration de l’humeur.
🧩 Comment pratiquer l’activation comportementale : les activités doivent être courtes, simples, agréables, et sans pression sociale.
📝 La méthode comprend : noter ses activités quotidiennes, observer ses émotions, planifier et évaluer ses activités (méthode MP : Maîtrise et Plaisir).
L’activation comportementale est une technique issue des TCC qui vise à rompre l’isolement en planifiant des activités simples et plaisantes pour améliorer progressivement l’humeur.
Elle repose sur un principe simple, mais puissant : nos comportements influencent directement notre état émotionnel.
En effet, la dépression pousse souvent à l’évitement, à l’inactivité, à l’isolement. Mais plus on évite, moins on va bien.
À l’inverse, l’activation comportementale propose de planifier et de réaliser volontairement des activités choisies, même quand on n’en a pas envie. Cela permet de relancer le plaisir, l’énergie et l’estime de soi.
Elle est également fondée sur un phénomène biologique fondamental : la neuroplasticité. C’est la capacité du cerveau à créer de nouveaux circuits neuronaux en fonction de nos expériences. Plus on agit positivement, plus on active les zones liées à la régulation de l’humeur.
L’activation comportementale repose à la fois sur un fonctionnement psychologique bien identifié et sur des étapes concrètes pour l’appliquer au quotidien.
Tout commence par une émotion inconfortable : tristesse, anxiété, colère, découragement…
La reconnaître, c’est déjà reprendre un peu de pouvoir. Cette prise de conscience constitue le point de départ de tout changement.
Mais quand on ne va pas bien, il n’est pas toujours facile de savoir ce qu’on ressent vraiment. On peut avoir l’impression d’être juste « pas bien », sans pouvoir mettre de mot dessus.
Dans ces moments-là, on peut commencer par décrire la situation :
Puis, on note les sensations physiques ou les pensées récurrentes :
À partir de là, il devient plus facile de mettre un mot sur l’émotion qui domine, ou en tout cas de s’en approcher (peur, tristesse, colère, honte…). On peut alors évaluer son intensité, sur une échelle de 1 à 10.
Cette étape est un repère important pour mieux comprendre son état émotionnel et choisir une activité adaptée.
À partir de là, il s’agit de choisir une activité accessible, qui a le potentiel de faire du bien. On ne cherche pas la perfection, ni même à être sûr·e que ça va marcher.
C’est le fait d’agir – et non l’envie d’agir – qui déclenche le changement.
Voici quelques critères utiles pour bien choisir :
💡 Pour s’y retrouver, on peut s’appuyer sur l’échelle des activités plaisantes, qui propose des idées selon trois axes :
Quand on traverse une période difficile, prendre une décision au moment même peut devenir un vrai casse-tête.
On hésite, on rumine, et finalement… on ne fait rien. Ce n’est pas une question de volonté, mais une conséquence directe de la fatigue mentale liée à l’état dépressif.
Pour éviter ce blocage, on peut planifier les activités à l’avance – par exemple, le soir pour le lendemain, ou le matin pour l’après-midi.
L’idée est de rendre l’activité plus concrète et moins abstraite.
📔 On peut noter tout cela dans un agenda ou une grille pour garder une trace et, à terme, suivre ce qui nous aide vraiment.
On commence par choisir une activité – peu importe sa taille ou sa difficulté.
Ainsi, une fois qu’on a choisi notre activité, on précise son contexte :
Enfin, on peut estimer la durée de l’activité.
Il est important de garder en tête qu’une activité de quelques minutes est toujours quelque chose de positif.
C’est l’étape décisive. On fait ce qu’on avait prévu – même si c’est juste 5 minutes d’étirements ou ranger un objet. Ce qui compte, c’est le mouvement.
Lorsqu’on s’engage dans l’activité, on peut ressentir un soulagement, une petite satisfaction, un sentiment d’avoir « fait quelque chose ». Cela suffit à enclencher un premier changement émotionnel.
Et c’est là que le cercle vertueux commence :
action → ressenti positif (même léger) → motivation renforcée → nouvelle action.
Une fois l’activité réalisée, il est essentiel de prendre un instant pour observer les effets.
Pas besoin d’introspection compliquée : on peut simplement se demander si cette tâche a été agréable, facile, ou valorisante.
Pour cela, on peut utiliser la méthode MP :
Par exemple :
Cette méthode est utilisée dans les exercices d’évaluation d’activité pour aider à prendre conscience de ses efforts, même quand ils semblent insignifiants.
En les notant régulièrement, on apprend à repérer ce qui nous fait du bien, et à s’appuyer dessus.
Parfois, une tâche semble trop grande.
Dans ce cas, il est essentiel de la découper.
Par exemple, si l’objectif est « aller à la salle de sport », on peut prévoir :
Et on peut considérer chaque sous-étape comme une victoire.
De nombreuses études cliniques ont montré que cette méthode peut s’avérer aussi efficace que les antidépresseurs dans les cas de dépression légère à modérée – et souvent plus durable, car elle apprend des compétences utilisables à vie.
Elle est :
Et ensuite ?
À force de répétition, on observe ces effets :
Cette technique s’appuie sur la neuroplasticité du cerveau, c’est-à-dire sa capacité à se remodeler en fonction de nos expériences.
En pratiquant régulièrement des activités positives, nous favorisons la formation de circuits neuronaux associés à des émotions et comportements positifs, tandis que les circuits liés aux schémas dépressifs s’affaiblissent.
Ainsi, en modifiant nos habitudes et nos actions, nous influençons directement la structure de notre cerveau, contribuant à une amélioration durable de notre état mental.
Les recherches ont démontré que l’activation comportementale peut produire des résultats supérieurs à ceux des médicaments utilisés seuls dans le traitement de la dépression légère à modérée.
Un autre avantage important de l’activation comportementale est son effet durable : les compétences acquises grâce à cette méthode restent avec nous, même après la fin de la thérapie.
Cela peut aider à prévenir les rechutes et à maintenir une meilleure santé mentale sur le long terme.
Un des grands avantages de l’activation comportementale est sa simplicité et son accessibilité.
Contrairement à certaines thérapies qui peuvent sembler intimidantes ou exigeantes, l’activation comportementale peut commencer par des actions très simples.
Il n’est pas nécessaire de se lancer dans des défis herculéens comme courir un marathon. Une simple balade dans le parc, quelques minutes de lecture, ou même le fait de préparer un repas peuvent constituer des activités bénéfiques dans le cadre de cette approche.
Cette méthode peut être adaptée aux besoins, aux capacités et aux préférences de chaque individu.
Que l’on soit une personne sportive ou que l’on préfère les activités calmes, il est possible de trouver des activités qui nous conviennent et qui peuvent être intégrées dans notre routine quotidienne.
L’activation comportementale s’inscrit pleinement dans l’approche des thérapies cognitivo-comportementales (TCC), en établissant un lien entre nos émotions, nos pensées et nos comportements.
Cette technique thérapeutique se distingue par sa capacité à interrompre le cycle négatif de la dépression en agissant directement sur nos actions.
Dans le cadre de la TCC, l’activation comportementale joue un rôle pivot en transformant la réponse habituelle aux émotions négatives.
Au lieu de se laisser submerger par la tristesse, l’anxiété ou le découragement, on apprend à réagir de manière proactive en s’engageant dans des activités bénéfiques.
Ce processus permet non seulement de mieux gérer ses émotions, mais aussi de remettre en question les schémas de pensée négatifs qui alimentent souvent la dépression.
En effet, chaque fois que nous réussissons à surmonter notre inertie pour accomplir une activité, nous créons une preuve concrète qui contredit nos croyances limitantes.
Ainsi, l’activation comportementale ne se contente pas de nous distraire momentanément de nos problèmes ; elle nous offre un moyen de restructurer nos cognitions et de renforcer notre sentiment d’auto-efficacité.
J’espère que vous avez désormais toutes les clés pour comprendre comment utiliser l’activation comportementale pour améliorer votre état.
Cette méthode simple mais puissante permet de briser le cercle vicieux de l’inactivité et de la dépression en commençant par des actions très accessibles. La clé est de choisir des activités adaptées à votre énergie du moment et d’avancer progressivement.
N’oubliez pas : chaque petite action compte, même celles qui semblent insignifiantes.
L’important est de commencer doucement et de noter vos progrès. 🌱
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Si vous avez des pensées suicidaires, appelez vite le 31 14.
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