
Dépression et Prise de Poids : Antidépresseurs et Alimentation
Découvrez comment mieux gérer votre poids en cas de dépression : que manger, l’impact du traitement…
Et si notre mal-être au travail cachait une dépression ?
Cette question mérite d’être posée quand la fatigue devient écrasante, quand notre travail perd son sens, quand chaque matin devient un défi.
La bonne nouvelle ? Une prise en charge adaptée permet de s’en sortir.
Dans cet article, découvrons ensemble comment repérer les signes de la dépression au travail et explorer les solutions concrètes pour retrouver un épanouissement professionnel.
Des séances et exercices pratiques pour gérer vos émotions et retrouver confiance en vous.
📋 Identifier les signes : La dépression au travail se manifeste par une tristesse persistante, une perte d’intérêt, une fatigue intense et des difficultés de concentration impactant la vie professionnelle pendant plus de 2 semaines.
👩⚕️ Distinguer les troubles : Ne pas confondre dépression (qui affecte toutes les sphères de la vie), burn-out (spécifique au travail) et troubles anxieux. Chacun nécessite une prise en charge différente.
💊 Mettre en place un traitement : Combiner psychothérapie (TCC, thérapie interpersonnelle) et antidépresseurs si nécessaire. Le traitement est personnalisé et permet souvent de continuer à travailler après la période d’adaptation.
🏥 Gérer l’arrêt de travail : Un arrêt de 2 à 6 mois peut être nécessaire pour se soigner. La durée dépend de la sévérité des symptômes et du rythme de récupération de chacun·e.
🤝 Faire reconnaître la maladie : Des démarches existent pour faire reconnaître la dépression comme maladie professionnelle ou obtenir une inaptitude temporaire/définitive, permettant une meilleure prise en charge.
La dépression au travail touche environ 15 % des français·es au cours de leur carrière. Ce chiffre, en constante augmentation, fait de cette maladie un véritable enjeu de santé publique.
Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Pour bien comprendre ce phénomène, il est essentiel de distinguer trois troubles qui peuvent sembler similaires mais nécessitent des approches thérapeutiques différentes.
La dépression peut être causée par un ensemble de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux, qui affectent tous les aspects de la vie.
Elle se manifeste par des symptômes caractéristiques :
Dans un cadre professionnel, la dépression peut entraîner :
Complétez ce court test pour savoir où vous en êtes.
Le questionnaire PHQ9 est utilisé pour le dépistage et la mesure de la gravité de la dépression chez les adolescent·es et les adultes.
Le burn-out, ou épuisement professionnel, est une réponse directe à un stress chronique et excessif au travail. Il est généralement attribué à l’environnement professionnel et se caractérise par :
Le burn-out peut s’améliorer en changeant de conditions de travail ou en prenant un repos prolongé (qui se situe généralement entre 3 semaines et 3 mois).
Si le repos et la mise à distance du travail ne permettent pas une amélioration des troubles, il convient d’évoquer un autre trouble comme une dépression.
De même, si le burnout n’est pas pris en charge, il risque d’évoluer vers une dépression, un trouble anxieux ou d’autres pathologies médicales.
Le trouble anxieux généralisé, qui accompagne souvent la dépression, se caractérise par des inquiétudes excessives et persistantes. Dans le contexte professionnel, ils peuvent se manifester par :
Ces trois troubles peuvent coexister ou se succéder.
Par exemple, un burn-out non traité peut évoluer vers une dépression, souvent accompagnée de symptômes anxieux.
C’est pourquoi un diagnostic précis est essentiel pour une prise en charge adaptée.
La dépression est bien plus qu’une simple baisse de moral passagère.
C’est une maladie qui affecte profondément notre fonctionnement au quotidien.
Voici les signes qui doivent nous alerter :
Ces symptômes, lorsqu’ils persistent plus de deux semaines et impactent notre travail, peuvent signaler une dépression professionnelle qui nécessite une prise en charge adaptée.
La dépression liée au travail est un phénomène complexe qui implique de multiples facteurs.
Comme toute dépression, la dépression professionnelle implique des changements biologiques dans notre cerveau.
Un stress professionnel prolongé peut perturber l’équilibre de nos neurotransmetteurs, notamment la sérotonine et la dopamine.
Cette modification chimique influence directement notre humeur, notre motivation et notre énergie.
Les facteurs héréditaires jouent également un rôle. Certaines personnes peuvent être génétiquement plus sensibles aux troubles dépressifs.
Cette prédisposition ne signifie pas que la dépression est inévitable, mais elle peut nous rendre plus vulnérables face aux situations stressantes.
L’environnement de travail peut créer des conditions propices au développement d’une dépression :
Notre situation personnelle influence également notre vulnérabilité à la dépression.
Des événements stressants, qu’ils soient négatifs (divorce, deuil, déménagement) ou positifs (mariage, naissance d’un enfant, promotion), un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle, ou des difficultés financières peuvent fragiliser notre santé mentale.
L’interaction de tous ces facteurs crée un terrain propice à la dépression. C’est pourquoi une prise en charge efficace doit tenir compte de tous ces aspects : biologiques, professionnels et personnels.
Faire reconnaître officiellement une dépression liée au travail implique plusieurs démarches administratives et médicales. Cela permet de bénéficier d’une protection et d’une prise en charge adaptées.
Notre médecin évalue selon les critères de la Haute Autorité de Santé : intensité des symptômes, durée (minimum deux semaines), impact quotidien et facteurs professionnels.
La dépression peut être légère (activités maintenues), modérée (impact social/professionnel) ou sévère (difficultés majeures avec les activités essentielles).
La démarche commence par l’établissement d’un certificat médical initial détaillé.
On doit ensuite faire une déclaration auprès de la CPAM et constituer un dossier démontrant le lien entre notre travail et l’apparition de la dépression. Il est recommandé que le médecin traitant se mette, avec notre accord, en contact avec son médecin du travail ou celui d’une consultation de pathologie professionnelle.
Cette reconnaissance nous offre une meilleure prise en charge des soins, le maintien de notre salaire pendant l’arrêt et une protection renforcée de notre emploi.
Le médecin du travail procède à au moins deux examens médicaux espacés de 15 jours maximum, étudie notre poste et nos conditions de travail, puis échange avec notre employeur sur les possibilités d’aménagement.
L’inaptitude temporaire nous permet de nous soigner avec la perspective de reprendre notre poste, tandis que l’inaptitude définitive est prononcée si le retour au même poste risque d’aggraver notre état.
Notre employeur doit alors chercher des solutions de reclassement ou procéder à un licenciement avec des indemnités spécifiques.
Le médecin du travail peut proposer :
En cas de difficultés, on peut contacter :
Une équipe nous accompagne : médecin traitant (coordination), psychiatre (thérapie), assistants sociaux (administratif) et représentants du personnel (droits).
La psychothérapie fait partie des traitements essentiels de la dépression, particulièrement dans les formes légères à modérées.
Plusieurs approches ont démontré leur efficacité :
La thérapie cognitive et comportementale (TCC), particulièrement adaptée à la dépression, nous aide à :
La thérapie interpersonnelle se concentre sur l’amélioration de nos relations et la gestion des conflits.
Elle nous aide à :
Les antidépresseurs peuvent parfois être nécessaires, particulièrement dans les dépressions modérées à sévères. Ces médicaments :
Il est important de noter que :
Oui, il est tout à fait possible de travailler sous antidépresseurs.
Cependant, les premières semaines de traitement nécessitent quelques précautions.
Les effets secondaires (somnolence, difficultés de concentration) sont plus présents au début et s’estompent généralement après quelques semaines.
Pour faciliter cette période d’adaptation :
Dans de nombreux cas, la combinaison de la psychothérapie et des médicaments offre les meilleurs résultats. Cette approche permet de :
L’essentiel est de ne pas rester seul·e face à la dépression et d’accepter l’aide dont nous avons besoin, qu’elle soit thérapeutique, médicamenteuse ou les deux.
Se voir prescrire un arrêt de travail est une décision qui suscite souvent de nombreuses inquiétudes : peur du jugement des collègues, crainte pour notre carrière, culpabilité de « laisser tomber » l’équipe…
Pourtant, cette pause peut s’avérer indispensable pour nous reconstruire et éviter l’aggravation de notre état de santé.
Plusieurs signes doivent nous alerter sur la nécessité d’un arrêt :
Si ces signaux se manifestent de manière persistante, il est important d’en parler à notre médecin traitant. Il pourra évaluer avec nous la nécessité d’un arrêt et sa durée.
La durée d’un arrêt pour dépression varie généralement entre 2 et 6 mois, mais il n’existe pas de règle universelle.
Cette durée dépend de plusieurs facteurs : la sévérité de la dépression, notre rythme de récupération, l’efficacité du traitement mis en place, la nature de notre travail, et les aménagements possibles pour le retour.
L’important est de prendre le temps nécessaire pour une guérison durable, plutôt que de précipiter le retour au risque d’une rechute.
Pendant l’arrêt maladie, le suivi médical occupe une place centrale.
Des consultations régulières avec notre médecin traitant, des séances de psychothérapie, et des visites auprès du médecin du travail jalonnent cette période.
Ces rendez-vous nous permettent d’ajuster le traitement si nécessaire et de préparer progressivement le retour.
La relation avec l’employeur demande aussi une attention particulière. Il est conseillé de maintenir un contact minimal, via le manager ou les RH, et de transmettre les prolongations d’arrêt dans les délais.
Il est important de s’informer sur nos droits pendant l’arrêt maladie, de veiller à l’envoi des documents à la Sécurité Sociale, et de comprendre les implications sur notre salaire.
Des dispositifs d’accompagnement existent souvent : ne pas hésiter à se renseigner auprès des services sociaux ou des représentants du personnel.
Se tenir informé des changements importants dans l’entreprise peut faciliter le retour, mais sans nous mettre la pression ni culpabiliser de prendre ce temps pour nous soigner.
Une visite de pré-reprise avec le médecin du travail permet d’envisager les meilleures conditions de retour, comme un temps partiel thérapeutique ou des aménagements du poste.
C’est aussi le moment de réfléchir à nos limites et nos besoins pour un retour serein.
Cette période d’arrêt, bien que difficile, représente une étape importante dans notre processus de guérison. Elle nous permet de nous concentrer pleinement sur notre rétablissement et de construire les bases d’un retour au travail plus serein.
J’espère que vous avez désormais toutes les clés pour répondre à cette question : « Comment gérer une dépression liée au travail ? »
La dépression professionnelle est une maladie sérieuse qui touche environ 15% des Français·es au cours de leur carrière. Si elle peut sembler insurmontable, il existe des solutions concrètes et efficaces pour en sortir, qu’il s’agisse de psychothérapie, de traitement médicamenteux ou d’aménagements professionnels.
N’oubliez pas que prendre soin de sa santé mentale n’est pas un signe de faiblesse mais de lucidité. Que vous soyez en arrêt maladie ou en cours de traitement, chaque étape compte dans votre processus de guérison.
La dépression au travail n’est pas une fatalité, et vous n’êtes pas seul·e face à cette épreuve. De nombreux professionnels de santé, dispositifs d’accompagnement et droits existent pour vous aider à retrouver un équilibre professionnel. 🌱
Médecin psychiatre, spécialiste des Thérapies Cognitives et Comportementales et rattaché au Service de Santé des Armées (Grand Est).
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Ressources
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