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Dépression & Libido: Impact de la Maladie sur la Sexualité (Guide)

Sommaire :

Baisse du désir, perte de plaisir, difficultés à atteindre l’orgasme… Un épisode dépressif peut profondément affecter notre vie intime et sexuelle.

Et ces troubles sexuels peuvent être source d’incompréhension et de souffrance, pour soi comme pour son ou sa partenaire.

Heureusement, il existe des solutions.

Aujourd’hui, nous allons voir :

  • Comment la dépression impacte notre libido ;
  • Comment progressivement une intimité plus sereine et satisfaisante ;
  • Comment la discussion joue un rôle essentiel au sein du couple ;
  • Et bien plus…

Si vous voulez en appendre davantage sur le lien entre dépression et libido, alors vous êtes au bon endroit.

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En Bref :

🧠 Dépression et sexualité sont intimement liées : L’anhédonie, symptôme majeur de la dépression, affecte notre capacité à ressentir du plaisir et donc notre désir sexuel.

👫 Les manifestations varient selon le genre : Troubles érectiles chez l’homme, sécheresse vaginale chez la femme, mais chaque personne reste unique dans sa façon de vivre sa sexualité.

💊 Les antidépresseurs peuvent temporairement affecter la libido : Ces effets secondaires sont réversibles et peuvent être gérés avec l’aide de votre médecin, sans jamais interrompre le traitement sans avis médical.

💬 Le dialogue est essentiel au sein du couple : Exprimer son ressenti sans jugement et maintenir la tendresse, même non sexuelle, permet de préserver l’intimité émotionnelle pendant cette période difficile.

🌱 Des solutions existent : Adaptation du traitement avec un psychiatre, accompagnement par un sexologue et approches corps-esprit complémentaires peuvent vous aider à retrouver progressivement une sexualité satisfaisante.

🔄 La patience est votre alliée : Le rétablissement est un processus qui demande du temps, mais avec un accompagnement adapté, il est tout à fait possible de retrouver une vie intime épanouie.

Sommaire :

Dépression et Libido

L’un des symptômes les plus courants de la dépression est une diminution marquée de l’intérêt et du plaisir pour les activités du quotidien, dont fait partie la sexualité.

On parle alors d’anhédonie. Ce terme désigne médicalement cette incapacité à ressentir les émotions positives et agréables comme avant.

Et dans la sexualité, cela peut se traduire de la manière suivante :

  • Perte du désir sexuel ;
  • Absence d’initiative romantique et/ou sexuelle ;
  • Difficulté à atteindre l’orgasme ;
  • Manque ou absence de plaisir lors des rapports.

Des différences selon le genre

Si la perte de désir sexuel touche la grande majorité des personnes dépressives, elle peut se manifester un peu différemment selon que l’on est un homme ou une femme.

Chez l’homme dépressif, on observe plus fréquemment :

  • Des troubles érectiles (difficulté à avoir ou maintenir une érection)
  • Une éjaculation précoce ou retardée
  • Une baisse de la qualité des orgasmes

Tandis que chez la femme, la dépression aura plutôt tendance à provoquer :

  • Une sécheresse vaginale (manque de lubrification)
  • Des douleurs pendant les rapports
  • Une incapacité à atteindre l’orgasme

Bien sûr, ces différences restent très générales. Chaque individu est unique dans sa façon de vivre sa sexualité, avec ou sans dépression. L’important est d’être à l’écoute de son propre corps et de son ressenti.

Pourquoi avons-nous moins de désir ?

Les troubles sexuels lors d’épisode dépressif ont souvent de multiples causes qui s’auto-alimentent :

  • Perte d’énergie : La dépression s’accompagne souvent d’une grande fatigue et d’un manque d’énergie, peu propices aux élans sensuels.
  • Baisse de l’estime de soi : La libido est très liée à l’estime de soi et à l’image du corps. La dépression altère la perception que l’on a de soi et peut donner un sentiment de dévalorisation physique.
  • Repli social : La tristesse et le repli sur soi diminuent l’envie de contact et d’intimité avec l’autre. Le ou la partenaire peut être perçu·e plus négativement.
  • Anxiété : Les troubles anxieux, qui accompagnent souvent la dépression, ont un impact négatif sur la sexualité, en particulier à travers l’anxiété de performance.
  • Effets des traitements : La plupart des antidépresseurs peuvent avoir des effets secondaires sur la vie sexuelle : baisse de la libido, troubles de l’érection ou retard de l’orgasme.

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L'impact sur le couple : maintenir le dialogue

La dépression influence profondément la dynamique du couple et la relation intime. Elle crée souvent une distance émotionnelle qui peut être mal interprétée par les deux partenaires.

Pendant un épisode dépressif, la communication et l’intimité peuvent être perturbées. La personne atteinte de dépression peut avoir tendance à s’isoler, non par manque d’amour, mais en raison des symptômes de la maladie qui altèrent temporairement sa façon de percevoir et d’exprimer ses émotions.

Pour le ou la partenaire, cette situation peut être source d’inquiétude et d’incompréhension. Le soutien mutuel devient alors essentiel et passe avant tout par le dialogue et l’empathie. Il est important de s’informer sur la dépression pour mieux comprendre ce que traverse l’autre, tout en maintenant une écoute bienveillante sans jugement ni pression.

La communication peut être facilitée en choisissant le bon moment pour échanger, dans un cadre intime et détendu. Il est préférable d’exprimer son ressenti avec des messages en « je », sans reproche ni jugement. Les deux partenaires gagnent à se montrer patient·es et compréhensif·ves face aux difficultés de l’autre, en valorisant les gestes de tendresse et les moments de complicité, même non sexuels.

Le rétablissement est un processus qui demande du temps et de la patience des deux côtés. Il est crucial de se rappeler que la baisse de désir n’est pas un rejet personnel, mais un symptôme temporaire de la maladie.

Si le dialogue devient trop difficile, n’hésitez pas à chercher du soutien extérieur, que ce soit à travers des groupes de parole ou une thérapie de couple.

Avec de la communication et un accompagnement adapté, il est tout à fait possible de traverser ensemble cette période difficile et de retrouver progressivement une intimité épanouie.

Photographie d'un couple qui parle au café

L'impact des antidépresseurs sur la sexualité

Les antidépresseurs sont essentiels pour traiter la dépression et retrouver progressivement une meilleure qualité de vie, y compris sur le plan de l’intimité. Bien que certains effets secondaires puissent survenir, il est crucial de savoir qu’ils sont généralement temporaires et qu’il existe des solutions pour les gérer.

La plupart des médicaments antidépresseurs, particulièrement les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), peuvent avoir des effets sur la sexualité. Ces effets sont liés à leur action sur des neurotransmetteurs comme la sérotonine, la dopamine ou la noradrénaline, qui jouent un rôle dans la réponse sexuelle.

Les principaux effets secondaires peuvent inclure :

  • Baisse temporaire de la libido
  • Troubles de l’érection chez l’homme
  • Diminution de la lubrification vaginale chez la femme
  • Modifications de l’éjaculation (retardée ou difficile)
  • Réduction des sensations génitales
  • Difficultés à atteindre l’orgasme

Il est important de souligner plusieurs points rassurants :

  • Ces effets sont réversibles
  • Ils s’atténuent souvent après quelques semaines de traitement
  • Des ajustements sont possibles avec votre médecin
  • Il existe différentes solutions pour les gérer efficacement

N’hésitez pas à aborder ce sujet avec votre médecin sans tabou. La qualité de vie sexuelle fait partie intégrante du bien-être, et des adaptations du traitement sont envisageables si nécessaire, tout en maintenant son efficacité thérapeutique.

Les solutions pour retrouver une vie intime satisfaisante malgré la dépression

Comme nous l’avons vu, la dépression et ses traitements peuvent affecter temporairement la vie intime. Pour optimiser notre prise en charge, plusieurs options peuvent être explorées.

Travailler avec les professionnel·les de santé


La consultation avec un·e psychiatre permet de personnaliser le traitement en fonction de vos besoins spécifiques.

Cela peut passer par un ajustement des dosages ou, si nécessaire, un changement de molécule.

Dans certains cas, un traitement correcteur peut être prescrit pour atténuer les effets secondaires.

Des « fenêtres thérapeutiques » peuvent également être discutées dans des situations particulières, toujours sous supervision médicale étroite.

L’accompagnement par un·e sexologue constitue également une ressource précieuse. Ce·tte professionnel·le vous aidera à mieux comprendre l’impact de la dépression sur notre sexualité et à développer des stratégies adaptées à notre situation.

Il peut nous guider dans l’apprentissage de techniques de relaxation ou de mindfulness, et nous accompagner dans l’amélioration de la communication au sein du couple.

Il est crucial de garder à l’esprit qu’une modification du traitement ne doit jamais se faire sans avis médical.

Une dépression non traitée aura des conséquences bien plus importantes sur la qualité de vie, y compris sexuelle, que les effets secondaires temporaires des médicaments.

Le dialogue ouvert avec les professionnel·les de santé reste la clé pour trouver le bon équilibre entre efficacité thérapeutique et bien-être intime.

Miser sur une approche corps-esprit

En complément des traitements médicamenteux, de nombreuses approches permettent de mieux vivre sa sexualité malgré la dépression :

  • Les thérapies cognitivo-comportementales, individuelles ou en couple, aident à modifier les pensées et comportements qui entretiennent les troubles sexuels.
  • Les techniques de pleine conscience (relaxation, méditation…) apprennent à se reconnecter à ses sensations corporelles.
  • L’hypnose permet de dépasser certains blocages psychiques inconscients.
  • Le yoga, par des postures et des respirations spécifiques, libère les tensions et contribue à se réconcilier avec son corps.

L’essentiel est de choisir une méthode qui nous convient, sans se mettre la pression. Être à l’écoute de son corps et respecter son rythme est primordial.

Que Devez-vous Retenir ?

La dépression affecte profondément notre vie intime et sexuelle.

L’anhédonie, cette incapacité à ressentir du plaisir, touche également notre sexualité en diminuant le désir et l’intérêt pour les relations intimes.

Si les manifestations diffèrent selon le genre, les causes sont multiples : fatigue intense, baisse d’estime de soi, repli social et effets secondaires des traitements.

Il nous faut comprendre que ces troubles ne sont pas définitifs. Grâce à un dialogue ouvert avec son partenaire et un accompagnement médical adapté, on peut progressivement retrouver une vie intime épanouissante. Les approches corps-esprit comme la méditation ou le yoga constituent également des compléments précieux pour se reconnecter à ses sensations et à son corps.

Geoffrey_Post_Psychiatre_Feel

Médecin psychiatre, spécialiste des Thérapies Cognitives et Comportementales et rattaché au Service de Santé des Armées (Grand Est).

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FAQ

Le choix du thérapeute est une décision personnelle importante. Il est recommandé de :
– Vérifier ses qualifications et son inscription aux registres professionnels
– Faire un premier rendez-vous pour évaluer le contact
– S’assurer que son approche thérapeutique nous correspond
– Ne pas hésiter à consulter plusieurs professionnels avant de faire son choix

La durée de la thérapie varie considérablement selon les personnes et les approches choisies. En général, on peut s’attendre à :
– 3-6 mois pour une TCC classique
– 3-6 mois pour une thérapie interpersonnelle
– 1-2 ans ou plus pour une thérapie analytique

Les signes d’amélioration peuvent inclure une meilleure qualité de sommeil, le retour progressif de l’intérêt pour nos activités habituelles, une diminution des pensées négatives, et une plus grande facilité à gérer les situations stressantes du quotidien.

Une Thérapie Cognitive et Comportementale peut traiter la dépression en 3 à 6 mois.

Les Thérapies Cognitivo-Comportementales ont évolué à travers trois vagues principales.

  • Première vague (1950-1960) : elle se concentrait sur les comportements observables, utilisant des techniques comme le conditionnement et l’exposition pour modifier les comportements problématiques.
  • Deuxième vague (1960-1990) : elle a intégré les processus cognitifs, se focalisant sur la modification des schémas de pensée dysfonctionnels à travers des techniques comme la restructuration cognitive.
  • Troisième vague (1990) : elle a introduit des concepts de pleine conscience et d’acceptation. Cette approche, qui inclut des thérapies comme l’ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement) et la DBT (Thérapie Comportementale Dialectique), vise à développer la flexibilité psychologique et l’acceptation des expériences intérieures.

L’analyse fonctionnelle est un outil qui vise à comprendre comment les pensées, les émotions, les comportements, leurs conséquences, et l’environnement interagissent pour maintenir ou aggraver les symptômes dépressifs.

Concrètement, l’analyse fonctionnelle permet de prendre du recul sur les pensées et de vérifier qu’on utilise le bon cercle de fonctionnement.

La restructuration cognitive est une méthode qui permet, face à une pensée négative ou peu rationnelle, d’aller vers des pensées plus positives et adaptées. Elle aide à prendre du recul sur une situation difficile et à réduire le mal-être. Cette stratégie est un élément clé des thérapies cognitivo-comportementales et a été inventée par le psychiatre américain Aaron Beck.

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