Troubles de l'Humeur : Symptômes, Causes et Traitements (+Test)

Sommaire :

On peut parfois avoir l’impression que notre humeur fluctue fortement au fil de la journée. Ou au contraire, se sentir triste pendant plusieurs jours.

Si ces fluctuations sont normales, elles deviennent inquiétantes lorsqu’elles persistent durant plus de deux semaines consécutives.

Dans ce cas, cela peut indiquer un trouble de l’humeur qu’il convient de traiter rapidement pour éviter que la santé mentale ne se dégrade encore davantage.

Heureusement, des traitements efficaces existent.

Alors aujourd’hui, je vous propose de :

  • Découvrir s’il est possible que vous souffriez d’un trouble de l’humeur ;
  • Comprendre la différence entre trouble unipolaire et bipolaire ;
  • Et comment traiter ces troubles efficacement.

Souffrez-vous d'un trouble de l'humeur ?

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En Bref :

🧠 Les troubles de l’humeur se caractérisent par des perturbations persistantes de l’humeur qui persistent pendant des semaines ou des mois, touchant environ 20% de la population.

📊 On distingue les troubles unipolaires (dépression majeure, dysthymie) des troubles bipolaires (alternance de phases hypomaniaques ou maniaques et dépressives).

🚩 Les principaux symptômes incluent : tristesse persistante, variations d’humeur marquées, troubles du sommeil, fatigue chronique et isolement social.

🔍 Les causes sont multifactorielles : biologique (génétique), psychologique mais également environnementales avec des événements de vie difficiles et habitudes quotidiennes.

💊 Les traitements combinent médicaments (antidépresseurs, thymorégulateurs) et thérapies, notamment la TCC.

⚕️ Une prise en charge précoce par des professionnels de santé est essentielle pour éviter l’aggravation des symptômes.

Sommaire :

Qu'est-ce qu'un trouble de l'humeur ?

Les troubles de l’humeur sont des troubles mentaux qui affectent profondément les émotions. Ils se traduisent par de longues périodes de tristesse excessive (dépression), d’exaltation intense (manie) ou par une alternance des deux.

Bien que la tristesse, la joie et l’ensemble des émotions fassent partie de la vie quotidienne et nous permettent de réagir aux situations, ces réactions deviennent problématiques lorsqu’elles :

  • Sont disproportionnées par rapport aux événements vécus (exemple : sentiment de vide intense face à une situation anodine) ;
  • Se prolongent pendant plusieurs semaines ou mois ;
  • Et entravent gravement la vie personnelle, sociale ou professionnelle.

Dans certains cas, les émotions peuvent disparaître complètement, laissant place à une apathie profonde, caractérisée par une absence de ressenti émotionnel et un sentiment de détachement.

Ces troubles sont plus fréquents qu’on ne le pense. Environ 20% de la population mondiale y sera confrontée au cours de sa vie.

Les différents types de troubles de l'humeur

Un trouble de l’humeur se caractérise par des émotions anormalement intenses qui perturbent le quotidien. 

Ces troubles se divisent en deux catégories principales :

La dépression majeure (trouble unipolaire)

La dépression majeure est le plus fréquent des troubles de l’humeur – on estime qu’elle touche environ 1 personne sur 5 au cours de sa vie.

Elle se caractérise par une tristesse intense et persistante, accompagnée d’une perte marquée d’intérêt ou de plaisir (anhédonie) pour les activités habituelles.

Ces symptômes s’accompagnent souvent de troubles du sommeil, de modifications de l’appétit, d’une fatigue importante et de difficultés de concentration qui impactent la vie quotidienne.

Il existe différents types de troubles dépressifs :

  • Le trouble dépressif majeur : épisodes dépressifs intenses d’au moins 2 semaines
  • Le trouble dépressif persistant (dysthymie) : symptômes dépressifs chroniques durant au moins 2 ans
  • Le trouble dysphorique prémenstruel : symptômes dépressifs cycliques liés au cycle menstruel
  • Le trouble dépressif induit par des substances/médicaments : directement causé par la prise ou l’arrêt de certaines substances

Ces troubles nécessitent un diagnostic et une prise en charge par des professionnels de santé.

Suis-je en Dépression ?

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Le questionnaire PHQ9 est utilisé pour le dépistage et la mesure de la gravité de la dépression chez les adolescent·es et les adultes.

La dysthymie

La dysthymie, ou trouble dépressif persistant, se manifeste par une humeur dépressive chronique mais d’intensité modérée.

Contrairement à la dépression majeure, les symptômes sont moins sévères mais persistent sur une plus longue durée, généralement deux ans ou plus.

Les personnes atteintes de dysthymie peuvent généralement continuer à fonctionner dans leur vie quotidienne, ce qui rend parfois ce trouble difficile à repérer.

Cependant, vivre avec une humeur constamment « en basse » pendant des années peut sérieusement impacter la qualité de vie, les relations et l’estime de soi.

Femme posant les mains sur les épaules de son partenaire souffrant de dépression pour le rassurer

La cyclothymie

La cyclothymie ressemble à une forme atténuée des troubles bipolaires.

Les variations d’humeur sont moins extrêmes, mais le caractère cyclique reste présent.

Les personnes touchées alternent entre des périodes où elles se sentent légèrement « suractivées » (hypomanie) et des moments de baisse d’humeur modérée.

Ces fluctuations peuvent être déstabilisantes car elles sont souvent imprévisibles. Même si les symptômes sont moins sévères que dans le trouble bipolaire, leur caractère chronique peut significativement perturber la vie professionnelle et personnelle.

La bonne nouvelle est qu’avec un diagnostic approprié et une prise en charge adaptée, on peut apprendre à mieux gérer ces variations d’humeur et maintenir une meilleure stabilité émotionnelle.

Femme souffrant de dépression en consultation chez une psychiatre

Les troubles bipolaires

Les troubles bipolaires se caractérisent par une alternance d’épisodes d’humeurs hautes et basses.

Pendant les phases maniaques, on peut observer un changement radical de comportement.

La personne devient hyperactive et débordante d’énergie. Elle peut enchaîner les nuits blanches sans se sentir fatiguée, avoir des idées qui fusent en permanence, parler très rapidement et se lancer dans des projets ambitieux ou des dépenses inconsidérées.

Il peut également exister des phases hypomaniaques qui sont moins prononcées que les phases maniaques et qui ne causent en général pas un dysfonctionnement social majeur.

Ces périodes peuvent sembler agréables au début mais deviennent souvent problématiques, menant à des décisions impulsives et parfois dangereuses.

Reconnaître les symptômes des troubles de l'humeur

Les troubles de l’humeur se manifestent par des symptômes à la fois psychiques et physiques, qui perturbent profondément la vie quotidienne.

Pendant les phases dépressives :

  • Émotions : tristesse persistante, anxiété, pensées négatives, et tendance à l’autocritique excessive ;
  • Physique : fatigue constante, hypersomnie (trop de sommeil), modification de l’appétit (perte ou excès).

Pendant les phases maniaques ou hypomaniaques :

  • Émotions : disparition de l’anxiété, sentiment de toute-puissance (mégalomanie), euphorie intense ;
  • Physique : besoin de sommeil réduit, énergie débordante, hyperactivité.

Ces symptômes, qu’ils soient liés aux phases basses ou hautes, entravent le quotidien, provoquant des difficultés sociales, scolaires ou professionnelles.

Suis-je concerné·e par un trouble de l'humeur ?

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Dans certains cas, des douleurs physiques inexpliquées comme des maux de tête ou des tensions musculaires apparaissent, ce qui conduit souvent à une première consultation médicale.

Les troubles de l’humeur ont également des répercussions sur le comportement social, avec des signes tels que :

  • Isolement et retrait des interactions sociales ;
  • Problèmes relationnels, conflits ou incompréhensions ;
  • Difficultés au travail ou à l’école ;
  • Parfois, des conduites à risque.

Ces modifications comportementales peuvent créer un cercle vicieux, renforçant l’isolement et la détresse émotionnelle.

Enfin, il est important de noter que ces troubles peuvent également toucher les enfants et les adolescents, chez qui ils se manifestent parfois de manière plus subtile ou différente, comme une irritabilité accrue ou des troubles scolaires.

Si vous remarquez des changements inquiétants chez un·e jeune, consultez rapidement un professionnel de santé mentale spécialisé dans l’enfance et l’adolescence.

Quand et qui consulter ?

Certains signaux d’alerte doivent nous pousser à consulter rapidement :

  • Des pensées suicidaires, même passagères, ou un sentiment de désespoir profond ;
  • Une incapacité à accomplir les tâches quotidiennes ;
  • Un isolement social prolongé ;
  • Des variations importantes et persistantes des habitudes de sommeil ou d’alimentation, comme une insomnie sévère ou un appétit incontrôlable, sur une période de plus de deux semaines.

Le médecin généraliste est souvent le premier professionnel à consulter. Il pourra évaluer la situation, apporter un premier soutien et, si nécessaire, orienter vers :

  • Un psychiatre, pour un diagnostic précis et la prescription éventuelle d’un traitement médicamenteux ;
  • Un psychologue ou un psychothérapeute, pour un accompagnement thérapeutique centré sur la gestion des émotions et des comportements.

Si vous en ressentez le besoin ou que vous avez des idées suicidaires, vous pouvez contacter les numéros suivants :

Les causes et facteurs déclenchants

Les troubles de l’humeur sont polyfactoriels, car ils résultent d’une interaction complexe entre des facteurs biologiques, génétiques et environnementaux.

Cette combinaison explique pourquoi leur manifestation varie d’une personne à l’autre.

Notre chimie cérébrale

L’humeur est régulée par un équilibre délicat de substances chimiques dans le cerveau appelées neurotransmetteurs – notamment la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline. Ces substances influencent non seulement nos émotions, mais aussi notre énergie et notre bien-être général.

Lorsque leur équilibre est perturbé, cela peut contribuer à l’apparition de troubles de l’humeur.

Certains médicaments, comme les antidépresseurs, ciblent directement ces mécanismes pour rétablir cet équilibre.

L’héritage familial

La génétique joue un rôle important. Si un proche parent souffre d’un trouble de l’humeur, notre risque peut être plus élevé.

Cependant, cette prédisposition n’est pas une fatalité : d’autres facteurs influencent fortement l’apparition de ces troubles.

De plus, l’environnement familial peut également avoir un impact.

Par exemple :

Un parent confronté à une dépression peut avoir du mal à accompagner son enfant dans la gestion de ses propres émotions. Ces expériences précoces peuvent influencer la manière dont l’enfant perçoit et régule ses émotions à l’âge adulte.

Les événements de vie

Les situations stressantes ou traumatiques – comme un deuil, une séparation, la perte d’un emploi ou un événement marquant – peuvent aussi déclencher ou aggraver ces troubles.

Lorsque ces événements dépassent nos capacités d’adaptation naturelles, ils fragilisent notre équilibre émotionnel.

Nos habitudes quotidiennes

Enfin, le mode de vie joue un rôle central dans le maintien de l’équilibre psychique :

  • La fatigue chronique ou le manque de sommeil régulier ;
  • Les conflits familiaux, conjugaux ou sociaux ;
  • La consommation de substances psychoactives (alcool, drogues) ou certains médicaments ;
  • Le stress professionnel intense ou une pression scolaire élevée.

Ces facteurs, en perturbant le fonctionnement des neurotransmetteurs ou en augmentant le stress, peuvent favoriser l’apparition de troubles de l’humeur.

Les traitements disponibles

Les traitements des troubles de l’humeur reposent sur une approche combinée, qui associe psychothérapies et médicaments.

Les traitements Médicamenteux

  • Anxiolytiques : utilisés ponctuellement pour réduire l’anxiété aiguë et les troubles du sommeil. Exemples : Alprazolam (Xanax), Diazépam (Valium), Lorazépam (Témesta).
  • Antidépresseurs : ciblent la sérotonine et la noradrénaline pour stabiliser l’humeur. Un délai de 2 à 4 semaines est souvent nécessaire pour en ressentir les effets.
  • Thymorégulateurs (stabilisateurs de l’humeur) : comme le lithium ou la lamotrigine, particulièrement utiles dans les troubles bipolaires pour prévenir les épisodes dépressifs ou maniaques.
  • Antipsychotiques atypiques : utilisés dans certains troubles bipolaires ou dépressions résistantes. Par exemple, la quétiapine ou l’olanzapine.

Le choix du traitement dépend de nombreux facteurs, comme la nature du trouble, sa sévérité et les antécédents médicaux de la personne.

Un suivi médical régulier est essentiel pour surveiller l’efficacité et ajuster le traitement en cas de besoin.

Les Psychothérapies

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) joue un rôle central dans le traitement des troubles de l’humeur. Elle aide à :

  • Identifier et remplacer les schémas de pensée négatifs ;
  • Développer des stratégies pour mieux gérer les émotions et le stress ;
  • Adopter des comportements favorisant le bien-être.

D’autres approches, comme la thérapie interpersonnelle ou la pleine conscience, peuvent également être efficaces.

Que Devez-vous Retenir ?

Les troubles de l’humeur sont des maladies bien réelles, mais qui peuvent être traitées avec succès grâce à une prise en charge adaptée. Si vous reconnaissez certains des symptômes décrits, n’attendez pas pour en parler à un professionnel.

Ces troubles sont plus fréquents qu’on ne le pense, et il n’y a aucune honte à en souffrir ou à demander de l’aide. Plus tôt un trouble est identifié et traité, meilleures sont les chances de retrouver un équilibre émotionnel.

N’oubliez pas : vous n’êtes pas seul·e face à ces difficultés. Des solutions existent, et des professionnels compétents sont là pour vous accompagner vers un mieux-être durable.

Geoffrey_Post_Psychiatre_Feel

Médecin psychiatre, spécialiste des Thérapies Cognitives et Comportementales et rattaché au Service de Santé des Armées (Grand Est).

Questions Fréquentes

Le trouble bipolaire est une catégorie de trouble de l’humeur.
La bipolarité implique nécessairement ces phases d’excitation, alors que d’autres troubles de l’humeur peuvent se manifester uniquement par des périodes dépressives.

Concernant l’hérédité, les troubles de l’humeur ont une composante génétique, mais ce n’est pas le seul facteur déterminant. L’environnement, le mode de vie et les expériences personnelles jouent également un rôle crucial dans leur développement.

Quant à la guérison, il est préférable de parler de rémission et de gestion à long terme plutôt que de guérison définitive. Avec un traitement adapté et un suivi régulier, de nombreuses personnes parviennent à retrouver une qualité de vie satisfaisante et à maintenir un équilibre émotionnel stable. La clé réside dans une prise en charge précoce et un engagement actif dans le processus thérapeutique.

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