Rechute dépression : Repérer les Signes, Prévenir et Agir
Apprenez à reconnaître et gérer les rechutes dépressives avec ces stratégies.
Elise Hamon
Thérapies cognitives et comportementales, thérapie d’inspiration psychanalytique, thérapie interpersonnelle… Il existe aujourd’hui une multitude de psychothérapies différentes pour traiter un épisode dépressif.
Et si on ajoute à ça : le choix entre psychiatre et psychologue, les délais d’attente, le prix des séances, etc. On peut vite se sentir débordé et abandonner sa recherche.
Pour vous aider à choisir la bonne psychothérapie, voyons ensemble :
Si vous souhaitez savoir comment choisir la thérapie qui vous correspond, vous êtes au bon endroit.
Des séances et exercices pratiques pour gérer vos émotions et retrouver confiance en vous.
📋 Choisir le bon moment : La psychothérapie est particulièrement indiquée quand les symptômes impactent votre quotidien, persistent malgré un traitement médicamenteux, ou quand vous ressentez le besoin d’explorer les racines de votre mal-être.
👩⚕️ Identifier la bonne approche : La TCC, recommandée en première intention avec 60-70% d’efficacité, la thérapie interpersonnelle, et la thérapie analytique représentent les principales options thérapeutiques, chacune avec ses spécificités et durées de traitement.
💊 Combiner les traitements : L’alliance entre psychothérapie et médicaments offre souvent les meilleurs résultats, permettant de soulager les symptômes tout en développant des outils durables pour prévenir les rechutes.
💰 Gérer le coût : Plusieurs options existent pour rendre la thérapie accessible : CMP gratuits, dispositif MonSoutienPsy avec 12 séances remboursées par an, et possibles prises en charge par les mutuelles.
🤝 Construire son parcours : Le choix du thérapeute est personnel et crucial. N’hésitez pas à faire un premier rendez-vous pour évaluer le contact et vérifier que l’approche thérapeutique vous correspond.
La première consultation chez un·e professionnel·le de santé mentale représente souvent une étape cruciale dans le parcours de soins.
Dans le cas d’une dépression d’intensité légère, la psychothérapie constitue le traitement de première ligne recommandé, à privilégier avant d’envisager un traitement médicamenteux.
Pour les formes plus sévères de dépression, une approche combinée associant psychothérapie et traitement médicamenteux peut être indiquée, les deux modalités thérapeutiques agissant de manière complémentaire dans le processus de guérison.
Le moment optimal pour débuter une psychothérapie n’est pas nécessairement lié à la gravité des symptômes, mais plutôt à notre capacité à reconnaître le besoin d’aide et à notre motivation au changement.
L’efficacité du traitement dépend aussi de sa précocité : plus la prise en charge intervient tôt, plus les chances de rémission rapide augmentent.
Mais attention, il n’est jamais trop tard pour prendre soin de soi !
La psychothérapie peut être particulièrement bénéfique dans plusieurs situations, notamment lorsque le traitement médicamenteux seul ne suffit pas à soulager les symptômes, ou quand nous ressentons le besoin d’explorer plus profondément les racines de notre mal-être.
Elle offre des outils concrets pour gérer les émotions difficiles et développer de nouvelles stratégies d’adaptation.
Il est essentiel de ne pas attendre que la situation devienne insurmontable avant de consulter.
Même si les symptômes semblent « gérables », entreprendre une thérapie de manière préventive peut nous aider à développer une meilleure résilience face aux défis futurs.
Plusieurs facteurs peuvent indiquer qu’il est temps de consulter un psychothérapeute :
La dépression est donc un trouble qui peut avoir un impact profond sur la vie des malades.
La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas une fatalité et qu’on peut en guérir.
Maintenant que c’est plus clair, voyons ensemble comment sortir de la dépression.
La TCC est aujourd’hui la thérapie la plus recommandée pour la dépression, avec une efficacité prouvée par de nombreuses études scientifiques.
Efficacité : 60 à 70% des patients constatent une amélioration significative.
Durée : Entre 12 et 20 séances en moyenne, sur 3 à 6 mois.
Déroulement : La thérapie se déroule en trois phases : l’analyse des pensées et comportements problématiques, l’apprentissage de nouvelles stratégies, puis la mise en pratique et prévention des rechutes.
Fréquence : Une séance hebdomadaire au début, puis espacée progressivement.
Exercices pratiqués : Durant la thérapie, on apprend à tenir un journal des pensées, à planifier des activités agréables, à pratiquer des techniques de relaxation et à identifier les situations et comportements qui nous font souffrir.
Objectifs spécifiques : La TCC vise à modifier nos schémas de pensée négatifs et nos comportements inadaptés. Par exemple, si nous avons tendance à nous isoler lorsque nous sommes déprimés, la thérapie nous aidera à maintenir progressivement des contacts sociaux bénéfiques.
Complétez ce court test pour savoir où vous en êtes.
Le questionnaire PHQ9 est utilisé pour le dépistage et la mesure de la gravité de la dépression chez les adolescent·es et les adultes.
Particulièrement adaptée quand la dépression est liée à des difficultés relationnelles, cette approche se concentre sur l’amélioration de nos relations sociales.
Efficacité : Comparable à la TCC sur le court terme.
Durée : 12 à 16 séances sur 3-4 mois.
Déroulement : Cette approche se concentre sur l’identification des problèmes relationnels, l’amélioration de la communication et le développement du soutien social.
Focus thérapeutique : La thérapie interpersonnelle s’intéresse particulièrement aux quatre domaines suivants : le deuil, les conflits interpersonnels, les changements de rôle et les déficits relationnels.
Cette approche, issue de la psychanalyse, propose un travail plus en profondeur sur nos mécanismes inconscients.
Efficacité : Cette approche, issue de la psychanalyse, propose un travail en profondeur sur nos mécanismes inconscients. Bien qu’elle n’ait pas démontré le même niveau d’efficacité dans les études cliniques que les TCC ou les TIP, elle peut constituer une option thérapeutique pertinente, particulièrement lorsqu’une bonne alliance thérapeutique s’établit avec le praticien.
Durée : Plus longue, souvent 1 à 2 ans.
Déroulement : Le travail thérapeutique comprend l’exploration du passé et des conflits intérieurs, l’analyse des relations et des schémas répétitifs, ainsi que la compréhension de notre histoire personnelle.
Fréquence : 1 à 2 séances par semaine.
Particularités : Cette approche peut permettre une compréhension plus profonde des origines de notre dépression.
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une approche thérapeutique développée initialement pour traiter les traumatismes psychologiques.
Bien qu’elle puisse être utile dans les cas de dépression liée à des événements traumatiques, l’EMDR n’est pas considérée comme un traitement de première intention pour la dépression.
Efficacité : Peut être utile quand la dépression est liée à des événements traumatiques.
Durée : 8 à 12 séances en moyenne.
Déroulement : Le travail thérapeutique inclut le retraitement des souvenirs difficiles, l’utilisation de stimulations bilatérales et l’intégration de ressources positives.
Innovation thérapeutique : L’EMDR se distingue par sa capacité à traiter les souvenirs traumatiques sans nécessiter un récit détaillé de l’événement, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour les personnes ayant du mal à verbaliser leurs expériences.
Une option complémentaire ou alternative à la thérapie individuelle, la thérapie de groupe offre plusieurs avantages : le partage d’expériences avec d’autres personnes traversant des difficultés similaires, un soutien mutuel enrichissant, un coût plus accessible et le développement naturel des compétences sociales.
Types de groupes : Il existe différents formats de thérapie de groupe, certains étant plus structurés avec un programme défini, d’autres plus ouverts permettant une expression plus libre. Les groupes peuvent être temporaires (12 séances par exemple) ou continus.
D’autres activités, qui peuvent également apporter un soutien complémentaire, incluent :
Lorsqu’on ressent le besoin de consulter pour une dépression, il n’est pas toujours facile de savoir par où commencer.
Comprendre le rôle de chaque professionnel nous aide à construire un parcours de soins adapté à nos besoins.
Le médecin généraliste représente souvent notre première étape dans le parcours de soins.
C’est un allié précieux qui nous connaît déjà et peut évaluer notre situation globale.
Lors de cette première consultation, on peut :
Notre médecin réalisera un examen complet pour écarter d’éventuelles causes physiques et évaluer la sévérité de notre état. Il pourra alors nous proposer :
On peut être orienté vers un psychiatre dans plusieurs situations :
Le psychiatre nous offre une expertise approfondie en santé mentale et peut adapter finement notre prise en charge. Il travaille souvent en collaboration avec notre médecin traitant pour assurer un suivi optimal.
Parallèlement au suivi médical, on peut ressentir le besoin d’un espace de parole et d’accompagnement.
C’est là que le psychologue intervient. Il nous propose :
Dans certaines situations, une hospitalisation peut nous être proposée pour nous offrir un cadre plus contenant. Elle peut prendre différentes formes :
Le pharmacien joue aussi un rôle essentiel dans notre parcours :
Chaque professionnel a sa place dans notre parcours de soins, et c’est la collaboration entre ces différents acteurs qui permet une prise en charge optimale.
On ne doit pas hésiter à leur poser des questions et à exprimer nos besoins pour construire ensemble le parcours qui nous convient le mieux.
Le coût d’une psychothérapie varie considérablement selon le type de professionnel consulté et la région.
Heureusement, plusieurs options existent pour bénéficier d’un accompagnement psychologique sans frais ou à moindre coût.
Les Centres Médico-Psychologiques (CMP) constituent la solution la plus accessible financièrement.
Ces structures publiques proposent des consultations entièrement remboursées avec des psychiatres, psychologues et autres professionnels de santé mentale.
Le seul inconvénient réside dans les délais d’attente qui peuvent s’étendre sur plusieurs mois selon les régions.
Il existe également le dispositif MonSoutienPsy.
Depuis juin 2024, on peut directement consulter un psychologue conventionné sans avoir besoin d’une lettre d’adressage du médecin traitant.
Le dispositif offre désormais 12 séances remboursées par année civile, renouvelables chaque année.
Cette évolution rend l’accès aux soins psychologiques plus simple et plus large qu’auparavant.
Pour un suivi en libéral, les tarifs (mentionnés à titre indicatif) varient selon le type de professionnel :
De nombreuses mutuelles incluent désormais dans leurs garanties un forfait « soutien psychologique » ou « médecines douces ».
Ces forfaits peuvent couvrir une partie significative des séances, réduisant considérablement le reste à charge.
Il est conseillé de se renseigner auprès de sa mutuelle pour connaître les modalités exactes de prise en charge.
Dans notre parcours face à la dépression, les traitements médicamenteux jouent souvent un rôle essentiel.
Le médecin nous les propose généralement dès que la dépression est modérée à sévère, ou lorsque nos symptômes impactent significativement notre quotidien.
Quand on commence un traitement antidépresseur, il est important de savoir que leur action prend du temps. Les premiers effets se manifestent généralement après 2 à 3 semaines de traitement régulier.
Cette période initiale nécessite notre patience et notre persévérance, car l’amélioration est progressive.
Notre médecin nous prescrit habituellement le traitement pour une durée minimale de 6 mois, même si on se sent mieux avant.
Cette durée est nécessaire pour consolider les effets positifs et réduire les risques de rechute.
L’arrêt du traitement se fait toujours progressivement, sous surveillance médicale.
Les antidépresseurs ne fonctionnent pas seuls. On obtient souvent les meilleurs résultats en combinant médicaments et psychothérapie.
Cette approche double nous offre plusieurs avantages :
Notre traitement nécessite un suivi médical régulier. Ces rendez-vous permettent à notre médecin :
Cette approche globale, combinant médicaments et accompagnement thérapeutique, nous offre les meilleures chances de rétablissement durable.
J’espère que vous avez désormais toutes les clés pour répondre à cette question : « Comment choisir sa psychothérapie pour traiter la dépression ? »
La psychothérapie constitue un pilier essentiel dans le traitement de la dépression, que ce soit en complément d’un traitement médicamenteux ou comme approche principale. Le choix de la thérapie n’est pas une décision à prendre à la légère, mais vous disposez aujourd’hui de nombreuses options validées scientifiquement et adaptées à différents besoins.
Rappelez-vous que le parcours thérapeutique est unique à chacun. Ce qui compte n’est pas tant la rapidité du processus que sa pertinence par rapport à vos besoins personnels. Prenez le temps de choisir l’approche et le thérapeute qui vous correspondent, et n’oubliez pas que les professionnels de santé sont là pour vous guider dans ce choix.
La guérison est possible, et chaque séance de thérapie est un pas vers le mieux-être. Vous n’êtes pas seul·e dans cette démarche, et de nombreuses ressources et professionnels sont disponibles pour vous accompagner sur ce chemin. 🌱
Médecin psychiatre, spécialiste des Thérapies Cognitives et Comportementales et rattaché au Service de Santé des Armées (Grand Est).
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Le choix du thérapeute est une décision personnelle importante. Il est recommandé de :
– Vérifier ses qualifications et son inscription aux registres professionnels
– Faire un premier rendez-vous pour évaluer le contact
– S’assurer que son approche thérapeutique nous correspond
– Ne pas hésiter à consulter plusieurs professionnels avant de faire son choix
La durée de la thérapie varie considérablement selon les personnes et les approches choisies. En général, on peut s’attendre à :
– 3-6 mois pour une TCC classique
– 3-6 mois pour une thérapie interpersonnelle
– 1-2 ans ou plus pour une thérapie analytique
Les signes d’amélioration peuvent inclure une meilleure qualité de sommeil, le retour progressif de l’intérêt pour nos activités habituelles, une diminution des pensées négatives, et une plus grande facilité à gérer les situations stressantes du quotidien.
Une Thérapie Cognitive et Comportementale peut traiter la dépression en 3 à 6 mois.
Les Thérapies Cognitivo-Comportementales ont évolué à travers trois vagues principales.
L’analyse fonctionnelle est un outil qui vise à comprendre comment les pensées, les émotions, les comportements, leurs conséquences, et l’environnement interagissent pour maintenir ou aggraver les symptômes dépressifs.
Concrètement, l’analyse fonctionnelle permet de prendre du recul sur les pensées et de vérifier qu’on utilise le bon cercle de fonctionnement.
La restructuration cognitive est une méthode qui permet, face à une pensée négative ou peu rationnelle, d’aller vers des pensées plus positives et adaptées. Elle aide à prendre du recul sur une situation difficile et à réduire le mal-être. Cette stratégie est un élément clé des thérapies cognitivo-comportementales et a été inventée par le psychiatre américain Aaron Beck.
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