Dépression de l’Adolescent et l’Enfant : Repérer et Réagir (Guide)
Guide pour repérer les premiers signes de la dépression chez l’adolescent et l’enfant et réagir rapidement.
La dépression chez les enfants et adolescent·es est un sujet souvent mal compris.
En effet, l’adolescence est une période complexe. Elle est marquée par des changements physiques et émotionnels, qui ne sont pas toujours faciles à distinguer de la dépression.
Pourtant, selon les derniers chiffres de la Haute Autorité de santé (HAS), 8 % des adolescent·es entre 12 et 18 ans souffriraient d’une dépression, et un tiers des malades feraient une tentative de suicide.
Et les épisodes dépressifs ont particulièrement chez l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte ces dernières années.
Aujourd’hui, je vous propose d’en apprendre davantage sur ce sujet essentiel :
Si vous souhaitez en savoir plus sur la dépression infantile et comment aider au mieux votre adolescent·e, alors vous êtes au bon endroit.
Complétez ce court test pour savoir où vous en êtes.
Le questionnaire PHQ9 est utilisé pour le dépistage et la mesure de la gravité de la dépression chez les adolescent·es et les adultes.
La dépression chez l’enfant et l’adolescent est un trouble durable de la santé mentale qui peut avoir un impact significatif sur leur équilibre psychique.
Bien que la dépression infantile apparaisse le plus souvent vers l’âge de 10-12 ans, elle peut se manifester dès la petite enfance.
La dépression chez les enfants et les adolescents se manifeste souvent de manière différente de celle des adultes.
Au lieu d’exprimer directement une tristesse profonde ou un désespoir, les jeunes peuvent montrer leur mal-être à travers divers comportements et symptômes physiques (somatisations).
Ces manifestations peuvent inclure :
2. Somatisations (symptômes physiques) :
Ces signes peuvent facilement être confondus avec les changements typiques de l’adolescence, souvent qualifiés de « crise d’adolescence ».
Cette période de la vie est naturellement marquée par des bouleversements émotionnels, des questionnements identitaires et des changements de comportement, ce qui peut rendre difficile la distinction entre une simple « phase » et une véritable dépression.
C’est pourquoi il est crucial pour les parents, les enseignants et les professionnels de santé d’être attentifs à la durée, à l’intensité et à l’impact de ces symptômes sur la vie quotidienne du jeune.
Les jeunes dépressifs peuvent avoir des idées noires, voire suicidaires, et adopter des comportements à risque tels que des fugues.
Bien que les passages à l’acte soient moins fréquents chez les moins de 12 ans, un tiers des adolescent·es souffrant de dépression feraient une tentative de suicide.
En 2023, 18 % des jeunes âgés de 15 à 34 ans ont déclaré avoir souffert de troubles dépressifs au cours de l’année. Les statistiques montrent que de plus en plus d’enfants souffrent de dépression.
Cela s’explique notamment par le rôle de la pression académique, des réseaux sociaux, de l’isolement social, notamment depuis la crise Covid.
On constate une légère variation des symptômes de la dépression en fonction du sexe des patient·es :
Le diagnostic d’une dépression chez un adolescent peut être difficile à percevoir pour les parents qui confondent souvent ces symptômes avec la crise d’adolescence ou une simple déprime passagère.
Les enfants et adolescents qui ont souffert d’une dépression durant leur jeunesse ont plus de chance d’être exposés à ces troubles à l’âge adulte, surtout si la dépression infantile n’a pas été traitée correctement.
La dépression chez les enfants et les adolescents, comme chez les adultes, est polyfactorielle.
Il existe :
Il arrive également que la dépression soit une complication liée à une anxiété pathologique, l’anxiété pesant beaucoup sur la santé mentale des individus, jeunes comme adultes.
L’envie d’aider votre enfant est naturelle. Mais il est très important de le faire d’une manière appropriée et efficace, pour ne pas aggraver la situation.
Voici nos conseils pour aider un enfant ou un adolescent dépressif :
Il est crucial de faire savoir à la personne dépressive qu’elle peut compter sur vous.
Utilisez des phrases simples mais sincères comme « Je n’arrive pas à trouver les mots justes mais tu sais que tu peux compter sur moi ? ».
Même si vous ne pouvez pas comprendre exactement ce qu’elle ressent, assurez-la de votre présence. Maintenez le contact régulièrement, même si elle ne semble pas prête à parler. Envoyez des messages, téléphonez, ou passez du temps ensemble sans nécessairement vous focaliser sur sa maladie.
Encouragez la personne à s’exprimer en demandant « Peux-tu m’aider à comprendre ce que tu ressens ? ».
Laissez-la parler sans l’interrompre et sans chercher immédiatement à résoudre ses problèmes. L’écoute active est souvent plus bénéfique que les conseils.
Si vous ne savez pas quoi dire, votre présence silencieuse peut être réconfortante. N’oubliez pas que l’objectif n’est pas de trouver une solution rapide, mais d’offrir un espace sûr pour l’expression des émotions.
La dépression peut rendre difficiles même les tâches les plus simples.
Proposez votre aide de manière spécifique en demandant « Comment puis-je t’aider à faire… ? ».
Suggérez des actions concrètes comme l’accompagner à un rendez-vous médical ou simplement passer du temps ensemble. Assurez-lui que cela vous fait plaisir d’aider, pour éviter qu’elle ne se sente comme un fardeau.
Beaucoup de personnes dépressives hésitent à consulter par honte ou par doute sur l’efficacité des traitements. Encouragez doucement la personne à envisager une aide professionnelle en demandant « Est-ce que tu as envisagé d’en parler à ton médecin ? ».
Informez-la sur l’efficacité des thérapies, notamment les Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC). Proposez de l’accompagner à ses rendez-vous ou de l’aider à trouver un professionnel de santé adéquat.
Rappelez à la personne que la dépression est une maladie traitable et qu’il y a de l’espoir. Soulignez que se sentir mal ne fait pas d’elle une personne faible, au contraire, cela demande du courage de faire face à ces sentiments.
Mettez en lumière ses progrès, même les plus petits, pour renforcer son estime personnelle. Partagez des informations rassurantes, comme le fait que la dépression touche une personne sur cinq en France, pour qu’elle se sente moins isolée.
Chez les enfants et les adolescents atteints de dépression, la psychothérapie est souvent le premier recours.
Le traitement de la dépression chez l’enfant et chez l’adolescent repose sur une psychothérapie dispensée par un psychologue ou un psychiatre spécialisé dans les soins des enfants.
C’est une méthode douce qui place le dialogue au centre de la thérapie et permet de réduire les symptômes de la dépression et le mal-être ressenti par les patients. La communication entre le thérapeute et le patient permet d’identifier d’où vient le mal-être et de trouver des solutions.
Déconseillés chez les enfants sauf exceptions, les traitements à base d’antidépresseurs sont également déconseillés aux adolescents qui ne souffrent pas de troubles sévères (et seulement si l’état du patient nuit au bon fonctionnement de la psychothérapie).
En France, le recours aux médicaments antidépresseurs sur les mineurs est controversé. En effet, ces traitements pourraient avoir comme effet d’augmenter les sautes d’humeur (colère, agressivité, opposition à l’autorité) ainsi que le risque de comportement suicidaire.
Il doit systématiquement s’accompagner d’une psychothérapie et les médicaments doivent être prescrits par un psychiatre. Durant les premières semaines du traitement, l’enfant ou l’adolescent doit être surveillé de près par sa famille ainsi qu’un médecin pour rapidement détecter des effets indésirables possibles tels que l’anxiété, l’insomnie, une forte irritabilité, de l’agitation ou encore des pensées suicidaires.
Bien qu’il soit rare d’en arriver là, il est parfois nécessaire d’envisager l’hospitalisation d’un adolescent souffrant de dépression. Cela peut être dû au risque que l’adolescent fasse une tentative de suicide.
L’hospitalisation a pour but de protéger l’adolescent de ses pensées noires et de lui apporter l’aide dont il a besoin pour surmonter cette épreuve et aller mieux. Dans la plupart des cas, le corps médical agit comme un médiateur entre le patient et sa famille, aidant ainsi à rétablir la relation souvent abîmée par la dépression.
Une hospitalisation dure en moyenne entre 5 jours et 3 semaines, durant lesquels de nombreux échanges sont ont lieu entre l’équipe médical et les parents. Dans la majeure partie des cas, les parents ne sont pas autorisés à voir le jeune dans les premières 48h (ou plus) pour laisser le temps à l’adolescent de prendre ses repères et d’aller mieux.
Ensuite, des rencontres peuvent être organisées et une aide est fournie par le corps médical pour tenter de réparer les liens entre l’adolescent et sa famille si c’est nécessaire.
En unité psychiatrique, le jeune consulte des médecins, des infirmiers, des psychologues et peut aussi être amené à rencontrer des psychomotriciens, ergothérapeutes, art-thérapeutes, musico-thérapeutes ou encore des professionnels du sport selon les programmes. Toutes ces activités visent à soulager l’intensité des symptômes et à l’apaiser.
SOS Amitié permet aux jeunes qui n’ont pas d’amis ou de proches à qui se confier de pouvoir s’exprimer sur leur mal-être et d’être entendus. Les appels ainsi que le chat sont confidentiels et s’engagent à n’émettre aucun jugement ou conseil. Le but est de permettre à l’adolescent de mettre des mots sur sa souffrance et d’ainsi désamorcer ses angoisses et prendre du recul.
Le 3114 est le numéro national de la prévention du suicide. Il s’adresse à toute personne en détresse et/ou soumises à des pensées suicidaires, ainsi qu’aux personnes qui souhaitent aider une connaissance dans cette situation. Ce service est gratuit et disponible 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Des professionnels de santé formés à la prévention au suicide sont présents pour vous répondre, quelque soit votre cas.
Le site internet propose également de nombreuses ressources pour prévenir les risques de tentative de suicide.
Cette association a pour but de prévenir le mal-être et le suicide chez les jeunes. En plus d’une ligne d’écoute, l’association Phare Enfants-Parents propose également un espace d’accueil gratuit.
👥 La dépression touche aussi bien les enfants que les adolescents et les adultes (bien que les cas soient moins nombreux chez les moins de 18 ans).
🚩 Les symptômes, assez similaires aux signes d’une dépression chez l’adulte, s’accompagnent souvent de difficultés scolaires inhabituelles, d’une tendance à défier l’autorité et de comportements à risque (surtout chez les plus de 12 ans).
👂 Pour aider un jeune qui souffre de dépression, il est important d’être à son écoute et de ne pas minimiser son mal-être.
👨⚕️ Si la situation persiste et s’aggrave, il est important de consulter au plus vite un médecin généraliste ou un psychiatre.
💊 Plusieurs traitements sont possibles. L’hospitalisation en clinique spécialisée peut avoir lieu en dernier recours si l’on constate un réel danger pour la santé de l’adolescent.
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Ressources
En cas d’urgence
Feel n’est pas un dispositif médical, et ne peut remplacer une consultation auprès d’un·e professionnel·le de santé.
Si vous avez des pensées suicidaires, appelez vite le 31 14.
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