Échelle de Hamilton : Test Dépression (HAMD-21 ou HDRS-21)

  • L’Échelle de Hamilton pour la Dépression (HDRS-21) est un outil d’évaluation clinique largement utilisé pour mesurer l’intensité des symptômes dépressifs.
  • Initialement conçue pour suivre les variations des symptômes lors de traitements antidépresseurs, cette échelle repose sur des items reflétant à la fois des symptômes courants et d’autres plus rares, qui peuvent indiquer des formes cliniques spécifiques de la dépression.
  • L’utilisation de l’HDRS-21 nécessite une formation spécifique pour garantir une évaluation précise et fiable des symptômes dépressifs. Cette évaluation permet de coter une dépression et d’en assurer le suivi. Plus le score total est élevé, plus la dépression est grave :
    • de 10 à 13 : les symptômes dépressifs sont légers ;
    • de 14 à 17 : les symptômes dépressifs sont légers à modérés ;
    • au-dessus de 18 : les symptômes dépressifs sont modérés à sévères.
  • Cet examen donne lieu à une cotation CCAM : Code = ALQP003 – Tarif = 69,12 € applicable 1 fois par an

Les Différentes Intensités de la Dépression

Il existe trois types d’intensité dans la dépression :

Dépression Légère (Score : 10 à 13)

Lors d’une dépression légère, les symptômes provoquent certes de la détresse, mais restent gérables.

La personne malade parvient encore à travailler correctement et conserve une vie sociale à peu près normale.

Quelqu’un qui ne la connaît pas bien pourrait même ne percevoir aucune différence avec son comportement d’avant.

Dans ce cas, la psychothérapie s’avère plus efficace que le traitement médicamenteux.

Dans ce cas, la psychothérapie s’avère plus efficace que le traitement médicamenteux.

Depression légère à modérée (Score : 14 à 17)

Pour reconnaître une dépression modérée, on note que les symptômes dépressifs sont plus marqués. 

La performance professionnelle peut être affectée et la vie sociale est maintenue avec difficulté, au prix de gros efforts. L’entourage du ou de la patient(e) peut sans doute déceler un changement. 

Ici, le traitement psychothérapique est aussi bénéfique que le traitement médicamenteux.

Depression modérée à sévère (Score : au-delà de 18)

Un épisode sévère se caractérise par des symptômes nombreux, causant une souffrance ingérable, une vie professionnelle nettement perturbée et un fonctionnement social grandement affecté. 

Les proches et/ou collègues perçoivent probablement que le ou la patient(e) ne va pas bien. 

En cas de dépression sévère, il est indispensable de se faire aider par des professionnels. 

Le traitement médicamenteux s’avère alors plus efficace que la psychothérapie seule, bien que la combinaison des deux soit idéale.

Quelle Psychothérapie Choisir ?

Le traitement de la dépression comprend la psychothérapie à laquelle peut s’ajouter une prescription de médicaments antidépresseurs.

Parmi les soins recommandés, la Thérapie Cognitive et Comportementale (ou TCC) est la forme de thérapie qui présente les meilleurs résultats cliniques en offrant des effets rapides et durables.

Pour en savoir plus sur les Thérapies Cognitives et Comportementales, et découvrir consultez notre article dédié : Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC) : Ce qu’il Faut Savoir

Liste des 17 items de l'Échelle de Hamilton

  • Vous êtes-vous senti(e) abattu(e) ou déprimé(e) ? Triste ? Désespéré(e) ?
  • Au cours de la semaine dernière, combien de fois vous êtes-vous senti(e) ?
  • Chaque jour ? Pendant toute la journée ?
  • Vous est-il arrivé de pleurer ?

Réponses :

A) Non

B) Oui. Etats affectifs signalés uniquement si on l’interroge (ex. pessimisme, sentiment d’être sans espoir)

C) Oui. Etats signalés spontanément et de manière verbale ou sonore (ex. par des sanglots occasionnels).

D) Oui. Etats communiqués de manière non verbale (ex. expression faciale, attitude, voix, tendance à sangloter).

E) Oui. La personne ne communique pratiquement que ces états affectifs verbalement et non verbalement.

  • Si oui: quelles ont été vos pensées?
  • Vous êtes senti(e) coupable d’avoir fait ou de ne pas avoir fait quelque chose?
  • Avez-vous pensé que vous étiez en quelque sorte la cause de votre dépression?
  • Avez-vous le sentiment que votre maladie est une punition?

Réponses :

A) N’a pas de sentiment de culpabilité.

B) S’adresse des reproches à lui-même, a l’impression qu’il a causé un préjudice à des gens.

C) Idées de culpabilité ou ruminations sur des erreurs passées ou sur des actions condamnables.

D) La maladie actuelle est une punition. Idées délirantes de culpabilité.

E) Entend des voix qui l’accusent ou le dénonce et/ou a des hallucinations visuelles menaçantes.

  • Avez-vous eu envie de vous faire du mal?
  • Si OUI: à quoi avez-vous pensé exactement?
  • Avez-vous fait quelque chose pour vous faire du mal?

Réponses :

A) N’a pas d’idée suicidaire

B) A l’impression que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue.

C) Souhaite être mort ou équivalent: toute pensée de mort possible dirigée contre lui-même.

D) Idées ou geste de suicide.

E) Tentatives de suicide (coter toute tentative sérieuse).

  • Avez-vous eu des difficultés à vous endormir après vous être couché(e) ?
  • Combien de temps vous a-t-il fallu avant de vous endormir ?
  • Au cours de cette dernière semaine, combien de fois avez-vous eu du mal à vous endormir en début de nuit ?

Réponses :

A) Pas de difficulté à s’endormir.

B) Se plaint de difficultés éventuelles à s’endormir: par exemple de mettre plus d’une demi-heure.

C) Se plaint d’avoir chaque soir des difficultés à s’endormir.

  • Si OUI : vous êtes-vous levé(e) ? Qu’avez-vous fait ? Êtes-vous allé(e) simplement aux toilettes ?
  • Quand vous retournez au lit, êtes-vous capable de vous rendormir immédiatement ?
  • Avez-vous la sensation que votre sommeil est agité ou perturbé au cours de certaines nuits ?

Réponses :

A) Pas de difficulté.

B) Le malade se plaint d’être agité et troublé pendant la nuit.

C) Il se réveille pendant la nuit (coter toutes les fois où le malade se lève du lit, sauf si c’est pour aller aux toilettes).

  • Si TRÈS TÔT : est-ce à cause d’un réveil matin ou vous réveillez-vous spontanément ?
  • À quelle heure vous réveillez-vous habituellement (c’est-à-dire quand vous n’êtes pas déprimé) ?

Réponses :

A) Pas de difficulté.

B) Se réveille de très bonne heure le matin mais se rendort.

C) Incapable de se rendormir s’il se lève.

  • Vous êtes-vous intéressé(e) à ce que vous faisiez, ou aviez-vous l’impression de devoir vous forcer pour faire les choses ?
  • Avez-vous arrêté de faire quelque chose que vous aviez l’habitude de faire ?
    Si OUI : pourquoi ?
  • Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez faire ou que vous attendez avec impatience ?

Réponses :

A) Pas de difficulté.

B) Pensées et sentiments d’incapacité, fatigue ou faiblesse se rapportant à des activités professionnelles ou de détente.

C) Perte d’intérêt pour les activités professionnelles ou de détente, ou bien décrite directement par le malade, ou indirectement par son apathie, son indécision et ses hésitations (il a l’impression qu’il doit se forcer pour travailler ou pour avoir une activité quelconque).

D) Diminution du temps d’activité ou diminution de la productivité. À l’hôpital: coter si le malade ne passe pas au moins trois heures par jour à des activités, aide aux infirmières ou thérapie occupationnelle (à l’exclusion des tâches de routine de la salle).

E) A arrêté son travail en raison de sa maladie actuelle. À l’hôpital, coter si le malade n’a aucune activité que les tâches de routine de la salle, ou s’il est incapable d’exécuter ces tâches de routine sans être aidé.

  • Aucune question n’est nécessaire. L’évaluation est fondée sur l’observation : lenteur de la pensée et du langage, baisse de la faculté de concentration et de l’activité motrice.

Réponses :

A) Langage et pensée normaux.

B) Léger ralentissement à l’entretien.

C) Ralentissement manifeste à l’entretien.

D) Entretien difficile.

E) Stupeur.

  • Aucune question n’est nécessaire. L’évaluation est fondée sur l’observation au cours de l’entretien.

Réponses :

A) Aucune.

B) Crispations, secousses musculaires.

C) Joue avec ses mains, ses cheveux, etc.

D) Bouge, ne peut rester en assis tranquille.

E) Se tord les mains, ronge ses ongles, arrache ses cheveux, se mord les lèvres.

  • Vous êtes-vous inquiété(e) d’une multitude de petits détails qui ne vous auraient pas inquiété(e) en temps normal ?
  • Si OUI : quelles choses, par exemple ?

Réponses :

A) Aucun trouble.

B) Tension subjective et irritabilité.

C) Se fait du souci à propos de problèmes mineurs

D) Attitude inquiète, apparente dans l’expression faciale et le langage.

E) Peurs exprimées sans qu’on pose des questions

  • Avez-vous eu la bouche sèche, du mal à digérer, une indigestion, une diarrhée, des crampes, des renvois, des palpitations, des maux de tête, du mal à respirer, des problèmes urinaires, une transpiration?
  • À quel point ces symptômes vous ont-ils gêné(e) au cours de la semaine dernière? Ont-ils été très intenses? Les avez-vous ressentis souvent? À quelle fréquence?
  • Note: n’attribuer aucun score si le symptôme est manifestement d’origine médicamenteuse.

Réponses :

A) Aucun de ces symptômes

B) Symptômes légers

C) Symptômes modérés

D) Symptômes sévères

E) Symptômes très invalidants frappant le sujet d’incapacité fonctionnelle

Réponses :

A) Aucun symptôme

B) Manque d’appétit, mais mange sans y être poussé

C) Des difficultés à manger en l’absence d’incitations. Demande ou besoins de laxatifs, de médicaments intestinaux

  • Vous êtes-vous senti(e) constamment fatigué(e) ?
  • Avez-vous ressenti des douleurs dans les membres, le dos ou la tête ?

Réponses :

A) Aucun

B) Lourdeurs dans les membres, dans le dos ou la tête. Douleurs musculaires. Perte d’énergie et fatigabilité.

C) Coter au cas où n’importe quel symptôme est net.

  • Je ne parle pas de votre activité sexuelle, mais de votre intérêt pour la sexualité au cours de la dernière semaine.
  • Cet intérêt a-t-il subi une modification (par rapport à avant la dépression) ?
  • Avez-vous beaucoup pensé au sexe ?
  • Si NON : est-ce habituel pour vous ?

Réponses :

A) Absents

B) Légers

C) Sévères

  • Vous plaignez-vous souvent de votre état physique ?
  • Vous est-il arrivé de demander de l’aide pour des choses que vous auriez pu faire vous-même ?
  • Si OUI : quoi, par exemple? Combien de fois est-ce arrivé ?

Réponses :

A) Absente

B) Attention concentrée sur son propre corps.

C) Préoccupations sur sa santé.

D) Plaintes fréquentes, demandes d’aide, etc.

E) Idées délirantes hypochondriaques.

  • En cas de doute: avez-vous l’impression que vous flottez dans vos vêtements ?

Réponses :

A) Pas de perte de poids.

B) Perte de poids probable liée à la maladie actuelle.

C) Perte de poids certaine (suivant ce que dit le sujet).

Réponses :

A) Moins de 500 g de perte de poids par semaine.

B) Plus de 500 g de perte de poids par semaine.

C) Plus de 1 kg de perte de poids par semaine.

Réponses :

A) Reconnaît qu’il est déprimé et malade.

B) Reconnaît qu’il est malade, mais l’attribue à la nourriture, au climat, au surmenage, à un virus, à un besoin de repos, etc.

C) Nie qu’il est malade.

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