Dépression et Sommeil : Pourquoi Êtes-Vous Si Fatigué(e) ?

Sommaire :

Photographie d'une femme faisant une insomnie

Il arrive que nos nuits deviennent aussi sombres que nos pensées. 

En effet, la dépression et sommeil forment souvent un duo redoutable…

Mais il y a deux bonnes nouvelles :

  • Ce lien entre dépression et sommeil est bien connu et étudié par les professionnels de santé ;
  • Il existe des moyens concrets pour améliorer votre sommeil et votre bien-être.

Comment ?

Grâce à des techniques issues des Thérapies Cognitives et Comportementales, que nous allons explorer ensemble.

Si vous souhaitez retrouver un sommeil plus serein, alors vous êtes au bon endroit.

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Photographie d'une femme qui dort

Dépression : Nuits blanches, Jours noirs

La santé mentale et le sommeil sont étroitement liés.

En effet, vous avez pu le remarquer :

Après une journée stressante, la veille d’un examen ou après une expérience traumatique, il est souvent plus difficile de trouver le sommeil.

Aujourd’hui, 85 % des personnes dépressives souffrent en plus de problèmes de sommeil.

Et dans la grande majorité des cas, il s’agit d’insomnie.

C’est d’ailleurs, avec la fatigue excessive, un des symptômes caractéristiques de la maladie.

Les troubles du sommeil se manifestent généralement par :

  • Difficultés à s’endormir : on peut avoir du mal à s’endormir, notamment à cause des pensées négatives qui nous empêchent de nous détendre et de trouver le sommeil.
  • Réveils nocturnes fréquents : Il peut également nous arriver de nous réveiller fréquemment. Ces interruptions fragmentent le sommeil et en réduisent sa qualité globale. Et à chaque réveil, on se demande si on va réussir à se rendormir, ce qui génère du stress et maintient éveillé·e.
  • Réveils précoces : on peut également se réveiller très tôt, bien avant que l’alarme sonne. 
  • Sommeil de mauvaise qualité : Malgré de longues heures passées au lit, on somnole plus qu’on ne dort, on a l’impression de ne pas dormir, et on se réveille toujours fatigué·e. 

Notons qu’à l’opposé, les personnes dépressives peuvent souffrir d’hypersomnie qui se traduit par un besoin excessif de sommeil sans que ce trop-plein de sommeil soit pour autant satisfaisant.

Photographie femme insomnie

Fatigue Dépressive : Au-delà du Sommeil

La fatigue intense est, comme nous l’avons vu, un autre symptôme caractéristique de la dépression.

  • On parle alors d’asthénie, et cette dernière se traduit par :
  • Une fatigue intense et persistante ;
  • Des somnolences ;
  • Des troubles de la concentration et de mémoire ;
  • Une irritabilité accrue ou des changements d’humeur
    l’impression que nous ne sommes pas capables d’affronter nos tâches quotidiennes ;
  • Et un manque d’énergie qui ne diminue pas malgré le repos.

Et ce dernier point est particulièrement important.

Pourquoi ? Car il nous permet de faire la différence entre :

  • Une fatigue physiologique qui est un signal qui nous indique que nous devons nous reposer, et à l’issue duquel nous nous sentons mieux ;
  • Et la fatigue pathologique de la dépression qui doit être traitée autrement.

Et cela nous permet de répondre à une question fréquemment posée :

Doit-on laisser dormir une personne dépressive ?

Laisser dormir toute la journée une personne souffrant d’asthénie n’est généralement pas recommandé dans la mesure où ce repos excessif ne lui permettra pas d’aller mieux. Et cela pourrait même entretenir le cercle vicieux de la léthargie.

Il est donc conseillé de mettre en place des stratégies de ré-entraînement encourageant la personne dépressive à reprendre pas-à-pas des activités.

En effet, plus le niveau d’activités augmentera, plus le niveau d’énergie reviendra.

Troubles du Sommeil : Cause ou Conséquence de la Dépression ?

L’insomnie apparaît souvent avant les signes de dépression et peut continuer même lorsqu’on se sent mieux. 

Selon l’étude “Insomnie et Dépression” réalisée par Sylvie Royant-Parola pour le Centre d’exploration du sommeil, l’insomnie et la dépression pourraient avoir une cause commune, c’est-à-dire résulter toutes les deux de la même chose, comme un déséquilibre chimique dans le cerveau ou un type de stress particulier.

Ainsi, les troubles du sommeil peuvent non seulement être un symptôme de la dépression, mais également l’entretenir. 

Cela devient un vrai cercle vicieux : vous vous sentez mal, donc vous dormez mal, et plus vous dormez mal, plus vous vous sentez mal. 

Cependant, il est possible de retrouver un sommeil de meilleure qualité, notamment grâce aux Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC).

PHotographie d'une chambre

Comment Retrouver le Sommeil Quand on Souffre de Dépression ?

Que vous ayez tendance à trop dormir ou pas assez, il est essentiel de créer un conditionnement associatif entre votre lit et le sommeil.

Cela passe par plusieurs conseils : 

Etablir une routine régulière

Chaque jour, et même pendant les week-ends, essayez de vous coucher et de vous lever à la même heure. Cela va permettre d’habituer votre corps à activer le mode “sommeil” et “réveil” au bon moment de la journée.

Créer un environnement propice au sommeil

Pour favoriser un sommeil réparateur, votre chambre doit être sombre, calme, et à une température d’environ 18°c. 

Réserver votre lit au sommeil, même pendant la journée

Comme expliqué précédemment, si vous avez tendance à manger, rêvasser ou regarder des séries dans votre lit, c’est important de trouver un autre endroit. 

Si votre logement est petit, n’hésitez pas à utiliser l’éclairage, des coussins ou autre pour modifier l’environnement et le passer en “mode nuit”.

Eviter les écrans avant de dormir

La lumière bleue des écrans perturbe la production de mélatonine, une hormone essentielle pour le sommeil, ce qui peut retarder l’endormissement. Essayez donc de vous détacher des écrans au moins une heure avant de vous coucher.

S'accorder une demi heure de détente

Accordez-vous un temps de calme avant de vous coucher, d’environ 30 minutes. Cela vous permettra de vous détendre et de vous libérer des soucis.

Vous pouvez par exemple faire un exercice de relaxation, comme la respiration abdominale ou la cohérence cardiaque.

Faire régulièrement de l’exercice

L’activité physique peut aider à améliorer la qualité du sommeil. Mais évitez de faire une activité intense dans les deux heures avant de vous coucher.

Eviter les repas lourds avant le coucher

Manger trop copieusement peut causer des inconforts digestifs qui nuisent au sommeil. Préférez donc un dîner léger.

Éviter les excitants

Évitez les excitants en fin de journée (thé, vitamine C, boissons caféinées, cigarettes) et également la consommation d’alcool et de cannabis.

Par exemple, le “petit verre du soir pour s’endormir” est un piège à éviter, puisqu’il crée un risque d’accoutumance et peut perturber la qualité du sommeil. 

Et pour aller plus loin

Ces petites habitudes faciles à mettre en place permettront d’améliorer la qualité de votre sommeil. 

Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez consulter d’autres recommandations de nos professionnel·les de santé pour mieux dormir dans notre article “Comment mieux dormir”.

Vous pouvez également améliorer votre routine de sommeil et prendre conscience de vos pensées négatives, en utilisant Feel.

Feel est une application d’autothérapie basée sur les TCC qui vous permettra de : 

  • Diminuer votre anxiété en prévoyant des activités qui vous font du bien en vous apaisant ;
  •  Vous relaxer grâce à des exercices de relaxation ; 
  • Travailler sur vos pensées anxiogènes, qui perturbent vos jours et vos nuits, avec des exercices cognitifs.
PHotographie d'un ecran de téléphone sur la page de l'application Feel - exercice de relaxation

3 Conseils en Cas d'Insomnie

Quand on fait une insomnie, on peut avoir tendance à rester au lit jusqu’à trouver le sommeil.

Mais c’est une très mauvaise idée.

En faisant ça, on produit exactement l’effet inverse : le cerveau associe le lit et la chambre à l’éveil, ce qui retarde encore plus l’endormissement.

A l’inverse, si vous avez tendance à dormir plus que nécessaire et à vous attarder au lit par fatigue, il ne faut pas non plus que vous commenciez à lier votre lit à la léthargie.

Quittez votre lit et votre chambre

Votre lit doit être réservé exclusivement au sommeil et, bien sûr, aux moments d’intimité.

Alors si vous faites une insomnie : évitez de regarder l’heure, levez-vous et quittez votre chambre.

Photographie d'une femme qui lit un livre

Retrouver le sommeil pendant une insomnie

Une fois que vous avez quitté votre chambre, faites quelque chose de peu excitant, dans une lumière tamisée. Par exemple, lire un livre ou faire un exercice de relaxation comme la respiration abdominale ou la cohérence cardiaque. 

Lorsque vous ressentez les premiers signaux du sommeil, comme des frissons, des bâillements, une fatigue physique, ou les yeux qui piquent, retournez dans votre lit.

Dédramatiser l’insomnie

Ça peut sembler étrange, mais une des étapes pour sortir du cercle vicieux de l’insomnie, est de la dédramatiser.

En effet, quand on a du mal à dormir, on peut avoir pas mal de pensées négatives au moment du coucher.

Par exemple : 

Vous pouvez penser  : “Je n’arriverai jamais à dormir. Je vais être très fatigué·e demain et ne pas tenir le rythme.”

Le problème, c’est que ces pensées ont un impact sur votre comportement. Plus ces pensées vont tourner en boucle dans votre tête, moins vous allez réussir à dormir. 

Heureusement, on peut travailler sur ces pensées, grâce aux Colonnes de Beck, un outil fondamental des Thérapies Cognitives et Comportementales. 

Les Colonnes de Beck nous permettent notamment d’identifier et de changer nos pensées automatiques en les remplaçant par des pensées plus positives et libératrices.

Par exemple :  “Même si je n’arrive pas à dormir maintenant, ce n’est pas grave. Je serai un peu fatigué·e demain mais je l’ai déjà fait, ça va le faire.”

Peu à peu, vous pourrez remplacer toutes vos pensées désagréables par des pensées plus rationnelles, calmer votre anxiété et reprendre le contrôle de votre sommeil.

Antidépresseurs et Troubles du Sommeil

Les antidépresseurs peuvent avoir des effets variés sur le sommeil, allant de l’insomnie à la somnolence, selon le type de médicament et la réaction individuelle du patient.

Certains antidépresseurs, comme les ISRS, peuvent perturber le sommeil initialement, mais l’améliorer à long terme.

D’autres, comme certains antidépresseurs tricycliques, peuvent avoir un effet sédatif. Ces effets sont souvent plus prononcés au début du traitement et peuvent nécessiter des ajustements de dose ou de moment de prise.

Une approche combinant médication, thérapie et techniques de gestion du sommeil est souvent bénéfique pour optimiser le traitement de la dépression et la qualité du sommeil.

Si vous pensez que votre traitement antidépresseur engendre des troubles du sommeil (insomnie, hypersomnie, cauchemars…), n’arrêtez sous aucun prétexte votre traitement sans en discuter auparavant avec votre médecin.

L’arrêt brutal du traitement peut causer des effets secondaires : sensations de chocs électriques dans le cerveau, étourdissements, perte d’équilibre, vomissements, vertiges avec l’impression que tout bouge autour de vous, problèmes de coordination des mouvements, etc.

Parlez de vos problèmes de sommeil à votre médecin.

Hypnotiques et Anxiolytiques : Quel Impact sur le Sommeil ?

Il existe des médicaments, appelés hypnotiques et anxiolytiques, pour aider à gérer l’anxiété et les troubles du sommeil.

Parmi eux, on trouve les benzodiazépines qui apaisent l’activité du cerveau pour réduire l’anxiété et faciliter le sommeil. Les antihistaminiques H1, souvent utilisés pour les allergies, peuvent aussi aider à dormir car ils ont un effet sédatif.

Cependant, il est important de savoir que ces médicaments peuvent créer une accoutumance et une dépendance, surtout s’ils sont pris sur une longue période. Ils peuvent également causer de la somnolence pendant la journée et affecter la mémoire. 

Pour ces raisons, ils sont généralement prescrits pour une courte durée et dans le cadre d’un traitement plus global. Il est essentiel de toujours consulter votre médecin pour choisir le traitement le plus adapté à votre situation.

Les informations ci-dessus ne remplacent pas les conseils médicaux professionnels. Toujours consulter un·e professionnel·le de la santé pour un avis adapté à votre situation.

Ce qu’il faut retenir

😴 Les troubles du sommeil sont étroitement liés à la dépression, touchant 85% des personnes dépressives.

🌙 Les principaux problèmes de sommeil incluent : difficulté à s’endormir, réveils nocturnes, réveils précoces et sommeil de mauvaise qualité.

🔄 La fatigue dépressive (asthénie) est différente de la fatigue normale et ne s’améliore pas avec le repos.

⏰ Établir une routine de sommeil régulière est crucial pour améliorer la qualité du sommeil.

🛏️ Réserver le lit uniquement au sommeil aide à créer une association positive entre le lit et le repos.

📱 Éviter les écrans avant le coucher favorise un meilleur endormissement.

🧘‍♀️ La relaxation et l’exercice régulier peuvent améliorer la qualité du sommeil.

💊 Les antidépresseurs peuvent affecter le sommeil de différentes manières – consultez votre médecin si vous avez des inquiétudes.

🌈 Les Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC) offrent des outils efficaces pour gérer l’insomnie et les pensées négatives.

🌟 Rappelez-vous : l’amélioration peut prendre du temps, mais chaque petit progrès compte. Il y a de l’espoir pour un meilleur sommeil et un meilleur bien-être !

Questions Fréquentes

Il est préférable d’encourager une personne dépressive à maintenir un rythme de sommeil équilibré plutôt que de la laisser dormir excessivement, en visant un sommeil suffisant la nuit tout en favorisant l’engagement dans des activités pendant la journée.

Trouvez une raison de vous lever le matin en fixant un objectif comme un rendez-vous avec un⸱e ami⸱e ou votre psychiatre et/ou en instaurant une routine quotidienne.

Ensuite, dès que vous êtes réveillé⸱e, levez-vous et marchez un peu. La lumière va vous resynchroniser et vous donner de l’énergie.

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